Nos futurs

Nos futurs
2015
Rémi Bezançon

Annoncée comme LA comédie française de l’été, le film de potes qui rend joyeux et qui nous rappelle aux douces joies de la nostalgie, un peu comme Bis avant lui mais sans la géniale idée d’approche certes pompée sur Peggy Sue s’est mariée, le film n’a pourtant pas eu le succès escompté, loin s’en faut. Même pas deux-cent-mille entrées, alors même que le réalisateur a connu de jolis succès et que les critiques étaient bonnes. Un oubli perdu dans la masse estivale ? Un peu, mais le potentiel n’est pas non plu pleinement exploité.

Ayant reprit l’affaire de son père, Yann (Pierre Rochefort) a vite dû grandir et se défaire de la fougue de sa jeunesse, devenant ainsi avant l’heure un vieux con. Il ne s’amuse jamais, ne voit plus personne, et à 30 ans son couple (avec Mélanie Bernier) est déjà ennuyeux. Revoyant de vieilles photos de ses 18 ans, il va se remémorer les bons souvenirs, se décidant à appeler son meilleur ami de l’époque, Thomas (Pio Marmai), qui lui n’a pas bougé du tout. L’un a vieilli trop vite, l’autre est resté figé dans le passé. Pour tous les deux avancer, ils vont partir à la recherche du passé, rentrant en contact avec leurs anciens camarades pour ranimer la flamme et reformer la bande d’antan.

Vouloir refaire une fête comme à l’époque, partir à deux à la recherche du passé : une belle idée, mais pas forcément géniale. Entre des mains dégueulasses, ça donne The D-Train, bouse infâme et abrutissante. Ici on a immédiatement un problème de taille : le héros est un connard. Chiant, malpoli, désagréable, il est un frein à l’amusement et son interprète, énième « fils de », n’a que peu de talent. Heureusement, il évolue quelque peu, mais on cherchera plus du côté de son compère pour nous divertir, de même que les anciens camarades, parmi lesquels on retrouve Kyan Khojandi ou encore Camille Cottin. Notons au passage la présence de Zabou Breitman, incarnant la mère du trouble-fête. Malgré un personnage principal peu attachant, on se laisse plus que bien embarquer dans le film, et c’est dans la joie et la bonne humeur qu’on suit avec curiosité ce périple libérateur, hautement divertissant. On attendait avec impatiente une certaine conclusion, mais c’est finalement la confusion qui va arriver. Un revirement étrange, singulier et puissant, mais décevant dans la mesure où on souhaitait ardemment une autre fin. On voulait du fun, du délire revigorant, on en ressort avec le cafard. Un très beau scénario et de bons moments en perspective, mais plombé par une mauvaise gestion de l’ambiance.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *