The Program

The Program
2015
Stephen Frears

Plus grand champion de l’histoire du cyclisme, septuple vainqueur du Tour de France de 1999 à 2005, Lance Armstrong (Ben Foster) a marqué l’histoire du sport et s’est retiré au sommet de sa gloire, mais tout juste quatre ans après sa retraite, il replongea dans la compétition malgré son âge avancé, se classant honorablement troisième, mais ce fut le tour de trop. Discipline où même le dernier peut s’avérer positif lors d’un contrôle anti-dopage, le vélo se retourna contre son plus grand représentant, contrôlé positif après tant d’années à passer au travers des mailles du filet, faisant éclater un scandale qui planait depuis longtemps. Une non-surprise tant il s’agit de l’une des épreuves sportives les plus dures au monde et que à priori tout le monde est obligé d’y avoir recours pour rester dans la course, mais l’histoire a prit une dimension énorme.

Prenant place au tout début de la carrière de Lance, début des années 90, le film retrace son parcours, de ses débuts difficiles avec une 39° place en meilleure qualification sur une étape, de son auto-médication désastreuse à grand renfort d’EPO qui le conduisit à un cancer dévastateur, jusqu’au scandale de son test positif en passant par son retour fulgurant grâce au fameux « Program » de l’italien Michel Ferrari (Guillaume Canet). Grandeur et décadence d’une légende.

Quand on voit des gens boucler près de 300 km de montagne avec des cols vertigineux en moins de sept heures, on se dit qu’ils ne sont pas humains, et même si on se doute qu’un entraînement ahurissant est pour beaucoup dans ce résultat, il est aussi le fruit d’un régime très spécial qui passe aussi par l’utilisation de produits améliorant leurs performances physiques. Ce n’est un secret pour personne, le dopage est la règle de base du cyclisme, et prétendre le contraire serait d’une naïveté confondante. Dur à croire que Lance Armstrong ait plus abusé que les autres, qu’il ait eu accès à des produits de meilleure qualité, donc remettre en cause la légitimité de ses victoires est osé, que dis-je débile. En revanche, qu’il ait été un pionner, qu’il ait pigeonné tout le monde, truqué ses résultats et versé moult pots de vins, c’est possible. À mi chemin entre une succession de révélations irrévérencieuses quasi polémiques et un drame humain captivant, le film réussi avec brio à reconstituer les pièces manquantes, mettre en image l’histoire tout en en faisant un grand film sur la rage de vaincre. Le portrait n’est pas très flatteur, le décrivant comme un tricheur et menteur compulsif. La réalité est peut-être un peu romancé, mais le compromis semble acceptable et le film rempli très bien son office. On apprend pas grand chose mais le film frappe là où ça fait mal et offre un bon spectacle.

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