Le Sang à la tête

Le Sang à la tête
1956
Gilles Grangier

Les gens sont parfois sans pitié. Main d’oeuvre portuaire, François Cardinaud (Jean Gabin) est parti de zéro, se faisant tout seul à la force de son courage, suant sang et larmes douze heures par jour pendant dix ans. De petite bicoque inconfortable, il est passé à un splendide manoir, s’étant peu à peu approprié tout le port à force de gagner en importance et développer son activité, mais on ne devient pas le patron de ses anciens patrons sans se faire quelques ennemis. Considéré comme impitoyable, faisant l’objet des rumeurs les plus immondes, il va devoir faire face à un problème qu’il était loin de pouvoir s’imaginer tant elle ne manquait de rien et qu’il pensait la combler au plus au point : sa femme va du jour au lendemain se faire la malle, ayant prit la fuite avec un amour de jeunesse. Et quand personne ne vous veut du bien, difficile de trouver une porte qui s’ouvre…

Mouef. Encore et toujours, Jean Gabin a un charisme incroyable et Michel Audiard nous régale de savoureux dialogues, mais le scénario est un peu plat. Dès le début déjà, on comprend mal ce qui se passe, la faute à un écart d’âge invariablement énorme (20-30 ans) entre l’acteur et ses partenaires à l’écran, et même si on y est habitué, il n’en reste pas moins qu’on ne fait pas immédiatement le rapprochement entre lui et sa femme, et il y a un certain manque de clarté à ce niveau là. De même, un ancien ouvrier devenu patron qui se livre à une confrontation avec ses anciens camarades qu’il snobait jusqu’alors, involontairement certes, ça n’est pas non plus spécialement intéressant. La fugue de ladite femme n’offre pas grand chose côté profondeur, tout juste suit-on ça de loin. Pas complètement à jeter, l’écriture étant agréable, mais on est loin de l’intemporalité.

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