Nos souvenirs

Nos souvenirs
2016
Gus Van Sant

Chaque année le festival de Cannes se couvre de ridicule en couronnant des daubes absolues, faisant trembler le spectateur aguerri qui a affaire à un film qui y était en compétition. Seulement cette fois, la présentation tourna au lynchage, et même au moment de la sortie la presse resta quasi unanime pour descendre le film. Comme quoi, à force d’avoir de la merde dans les yeux on fini aveugle.

Faire face à la mort de l’être qui vous était le plus cher peut parfois paraître insurmontable, alors quand sa femme Joan (Naomi Watts) est morte, Arthur (Matthew McConaughey) a choisit de mettre fin à ses jours en se rendant dans la forêt d’Aokigahara au Japon, près du Mont Fuji, lieu que nombre de gens choisissent pour s’y donner la mort. Il y croisera Takumi Nakamura (Ken Watanabe), autre personne décidée à en finir avec qui il partagera sa douloureuse expérience.

Pas toujours très régulier, Gus Van Sant a néanmoins un talent certain pour instaurer des ambiances, et c’est ici une réussite incontestable. La forêt, la rencontre incongrue, cette lutte contre la nature, l’émotion du passé : chaque aspect du film a un impact immédiat et pesant. Jouant la carte de la simplicité, le film s’intéresse à la beauté de l’instant, la connexion entre les êtres, la poésie de la vie. Le casting formidable donne une ampleur légitimant l’émotion, et même si tout semble déjà écrit, le film nous réserve de très belles surprises dénotant d’une grande profondeur. Magnifique leçon de vie, le film est une fable grandiose à la poésie évidente.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *