Les Premiers, les Derniers

Les Premiers, les Derniers
2016
Bouli Lanners

Le monde est bien des choses. Selon les personnes, il peut être à l’agonie, en perdition, un juteux business, une terre d’amour, de chance ou de bonheur. Il est ce qu’on choisit d’y voir, et c’est de ce principe que part le film, de comment voient les gens. L’un aigri l’autre dépressif, Cochise (Albert Dupontel) et Gilou (Bouli Lanners) travaillent dans une agence de sécurité et vont être chargés de retrouver un téléphone volé, suivant le signal dudit téléphone, mais uniquement traçable quand le voleur s’en sert. Pour leur part, Willy et Esther, deux jeunes SDF d’apparence et qui semblent se cacher de quelque chose, sont partis à la rencontre de la fille de cette dernière, cherchant au passage un cadeau pour elle, ce qui pourrait mettre en danger leur sécurité.

Voici l’un des OVNI cinématographique les plus perturbants de ces dernières années. Dans une ambiance surréaliste de fin du monde où la misère est aussi bien matérielle qu’humaine, on suit moult personnages atypiques : un loup solitaire qui va connaître une brève embellie, un camarade qui va apprendre à relativiser sa maladie et peut-être apprendre à vivre avec, un directeur d’entrepôt qui confond affaires et mafia, deux visionnaires ou fous qui intriguent, et un missionnaire répondant au nom de Jésus qui vient parfaire l’arbre du questionnement intérieur avec l’aspect religieux. La trame et la ligne conductrice sont très faibles mais le film le compense largement avec son style unique et la psychologie poussée des personnages, d’autant que fort bien représentés avec entre autre Michael Lonsdale et Max von Sydow.  Mieux encore, l’image est particulièrement soignée entre les cadrages originaux, les mouvements de caméra doux et la désaturation des couleurs. Néanmoins, le genre ne parlera pas à tout le monde et le rythme est difficile à supporter, le film étant assez contemplatif. On aurait du mal à crier au génie mais ce genre de production dénote agréablement et il faut savoir encourager les prises de risque.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *