Moonwalkers
2016
Antoine Bardou-Jacquet
Théorie qui repose sur un faux documentaire diffusé un 1° avril, nombreux sont ceux à avoir sauté à pied joints, persuadés que c’était crédible. Ledit documentaire disait que le gouvernement américain avait demandé au réalisateur de 2001 l’odyssée de l’espace de mettre en scène les premiers pas de l’homme sur la Lune et que c’était son travail et non la réalité qui fut diffusée au monde entier le 20 juillet 1969. Farce qui peut être démontée par nombre de télescopes performants de par les traces laissées sur place observables depuis la Terre, elle garde encore beaucoup d’adeptes, et c’est ça que le film va tourner en ridicule.
À quelques semaines du lancement d’Apollo 11, le gouvernement des Etats-Unis s’inquiète du faible taux de réussite de la mission et de l’impact que cela aurait dans la conquête spatiale. Si un film du premier alunissage était réalisé, cela permettrait d’avoir un plan de secours au cas où ça tournerait mal, et c’est l’agent de la CIA Kidman (Ron Perlman) qui va être chargé d’organiser tout ça. Il était alors censé rencontrer le grand Kubrick à Londres, mais par un certain concours de circonstances un dénommé Jonny (Rupert Grint) va lui soutirer l’argent du deal en lui présentant un faux Kubrick. Pas de bol pour lui, on la fait pas à Kidman.
Au lieu de bêtement se moquer de la théorie, le film a la bonne idée de partir de cette idée comme étant l’objectif de base, mais à cause de drôles d’individus l’opération va partir en vrille. Un point de vu intéressant et tenu jusqu’au bout, et le film pourra compter sur un argument de poids : Ron Perlman. Excellent acteur, il nous régale une nouvelle fois de son jeu de tueur au sang chaud, tout en y mêlant un côté posé et gros nounours sympathique. En résulte un personnage exceptionnel où chacune de ses répliques est culte et chaque action mémorable. En dehors de lui, l’ambiance hippie « peace and love » dénote comiquement, opposant la brutalité à la zénitude, mais le reste déçoit. Les autres acteurs ne sont pas à la hauteur, les autres personnages sont inutiles, ennuyeux ou énervants, et une grande partie des gags tombent à l’eau avec notamment tout ce qui entoure le groupe de musique, au mieux encombrant. De bonnes bases et un anti-héros énorme, assurant une comédie assez efficace, mais on regrette le manque de finitions.