Marion, 13 ans pour toujours

Marion, 13 ans pour toujours
2016
Bourlem Guerdjou

Comme quoi, coucher avec le président de la république ne suffit pas pour obtenir une sortie en salle, mais probablement que cette production France 3 n’en a jamais eu l’ambition. Adapté du roman de Nora Fraisse, incarnée ici par la première dame de France Julie Gayet, le film raconte le calvaire subit par sa fille Marion (Luàna Bajrami), jeune adolescente de 13 ans. Élève studieuse dans une classe incontrôlable, son comportement solitaire et une succession de mauvais conseils vont la mettre au cœur d’une série de violentes brimades, poussant peu à peu ses seuls amis contre elle, au point qu’elle commette un jour l’irréparable : le suicide. Dévastée, sa mère va essayer de comprendre les circonstances de sa mort.

Phénomène scolaire aussi banal que désagréable, la victimisation nous a probablement tous concerné un jour, que ça soit du côté des opprimés ou de celui des bourreaux, par principe de moutonnerie. Aujourd’hui avec internet et les réseaux sociaux, cela a prit une ampleur bien supérieure, la persécution ne s’arrêtant plus aux frontières de l’école, décuplant la pénibilité. La victime se murant classiquement dans le silence par peur que la situation n’empire, le ou les agresseurs s’enivrent alors d’un sentiment d’impunité, les incitant à redoubler d’efforts et d’ingéniosité pour détruire la vie d’autrui, si bien que dans ce cas ils ont obtenu gain de cause si l’on puis dire. Malgré son esthétique de téléfilm – et pour cause – et quelques acteurs peu convaincants, cette histoire a un traitement à la hauteur de sa gravité, construisant intelligemment son scénario pour créer l’empathie nécessaire. Un sujet important, intéressant et traité avec justesse.

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