Vert Emeraude

Vert Emeraude
2016
Felix Fuchssteiner, Katharina Schöde

Avec à peine plus de 750 000 d’entrées en deux films, la saga des Gemmes de Kerstin Gier n’a pas été une réussite lors de son passage au cinéma, mais semble t-il que les investisseurs allemands ont trouvé ça suffisant puisque voilà la troisième et dernière partie qui vient de débarquer chez nous à peine deux mois après la sortie outre-Rhin. Les fans de l’univers ont répondu présent à l’appel de la conclusion, le film ayant enregistré plus d’un demi-million d’entrées, le plaçant très nettement au dessus de ses deux prédécesseurs.

Pour rappel, la saga nous place au cœur du Cercle, secte composée des Veilleurs et des douze porteurs des gemmes, répartis sur plusieurs siècles et capables de voyager aléatoirement dans le temps. Une machine permet en revanche de cibler leurs voyages, le chronographe, qui dévoilera son plein pouvoir une fois le sang des douze porteurs rassemblé. Président du Cercle, le conte de St Germain gère l’organisation dans l’ombre depuis le XVIII° siècle et désire ardemment compléter le chronographe. Toujours pétrie d’incertitudes, la porteuse de la gemme rubis Gwendolyn (Maria Ehrich) ne sait pas exactement de quoi il en retourne, mais deux choses sont sûres : le porteur de la gemme diamant Gideon (Jannis Niewöhner) l’a trahis et il faut mettre un terme aux agissements du conte.

Mine de rien il y a beaucoup de personnages sur de nombreuses époques différentes, et comme entre chaque film il n’y a pas de réelle coupure, mieux vaut s’enchaîner les trois films sous peine d’être rapidement perdu. Dommage qu’un récapitulatif n’est pas été fait comme dans Bleu Saphir, c’était là une bien bonne idée. En tant que dernier film de la saga, un poids considérable reposait sur l’histoire, nous faisant frémir d’impatience quant à l’explication de certains aspects et le devenir des personnages. Par exemple, on était en droit de se demander d’où sortait le pouvoir du conte de St Germain de lire dans les pensées, ou encore de comment a été créé le chronographe et son jumeau. Des questions légitimes qui ne trouveront malheureusement pas écho, de même que l’implication du vert émeraude est anecdotique et que la finalité de tout ça déçoit. Que cherchent tous les grands méchants ? Détruire le monde, le contrôler ou devenir immortel. Et encore une fois, bingo, on tombe dans l’un de ces clichés. Que ce soit les voyages temporels ou les voyageurs, on s’en tiendra aussi au « ta gueule c’est magique », nous en rajoutant une couche pour l’occasion. La fin jouera beaucoup sur notre verdict, nous faisant d’abord croire au sabotage de la franchise, puis nous redonne espoir pour mieux nous trahir par la suite, s’achevant par une hérésie complètement mièvre. Échangez vos verres bordel ! Enfin bon, les acteurs restent bons, l’histoire globalement intéressante et pour une petite production allemande c’est carrément joli en terme de mise en scène et effets spéciaux, mais difficile d’en ressortir pleinement convaincu.

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