Le Journal de Bridget Jones
2001
Sharon Maguire
Héroïne de la très populaire saga littéraire de la britannique Helen Fielding, Bridget Jones est aussi devenue il y a plus de quinze ans une icône romantique au cinéma où ce premier film a fait plus que multiplier son budget par dix en culminant 281 M$ au box office mondial. Un phénomène qui n’a que peu désempli par la suite (sauf aux Etats-Unis où l’hémorragie fut sévère), surtout au Royaume-Uni où ses performances furent historiques pour le genre. Comme quoi, un mouton peut en cacher des millions d’autre.
Quand on a 32 ans, être célibataire et sans enfants est une véritable tare tant ce qui peut être un choix délibéré est perçu aux yeux de tous comme un échec sentimental et sociétal. Traversant un désert affectif, dénuée de brillante carrière, ayant des problèmes d’alcool, de tabac et de surpoids, Bridget Jones (Renée Zellweger) décida de reprendre sa vie en main en partant à la quête du grand amour. Mais qui sera t-il ? Son séduisant patron (Hugh Grant) ou le bel avocat (Colin Firth) ?
Le principe du film est simple : nous faire découvrir une femme pas spécialement attirante mais développer au fur et à mesure du film son charme pour qu’on se laisse progressivement séduire et ainsi se surprendre à vouloir candidater, tandis que pour la gente féminine on rêvera d’être à la place de cette cruche un peu banale qui se voit convoitée par deux mâles en puissances aussi canons que raffinés. Et effectivement, si la demoiselle a quelques kilos en trop, le visage bouffi, des trop grosses lèvres, une maladresse ahurissante et une diarrhée verbale, elle est attachante, drôle, plutôt bien gaulée, le sourire ravageur et un regard magnifique. Le genre de compromis acceptable entre fantasme et réalisme. La base est donc assurée et le casting (incluant Jim Broadbent et Embeth Davidtz) est solide à défaut d’être inspiré, mais le film est loin de voler très haut. Le triangle amoureux est bateau au possible, tout est téléphoné et on sent venir la fin dès la première rencontre, les gags sont aussi prévisibles que gênants et l’embarras nous accablera plus qu’il n’est supportable. Du divertissement honnête pour les frustrés de la vie, mais je ne m’explique pas comment il s’est démarqué à ce point de la masse.