Le Fondateur

Le Fondateur
2016
John Lee Hancock

Première chaîne de restaurant au monde, nourrissant plus de 70 millions de gens dans le monde chaque jour et qui brasse chaque année près de 30 milliards de dollars de chiffre d’affaire, le géant américain McDonald’s est un monstre de l’industrie, mais sa « succes story » est pourtant méconnue. Quand on pense aux personnes liées à l’enseigne de fast-food, le seul nom qui nous vienne est celui de Ronald McDonald’s, personnage totalement imaginaire, c’est dire.

Dans les années 50, enchaînant les idées foireuses et les produits prétendument miracles, Ray Kroc (Michael Keaton) sillonnait les Etats-Unis pour refourguer un mixeur à milk-shake quand il va tomber sur un restaurant révolutionnaire. Deux frères qui ont eux aussi connu échec sur échec ont apprit depuis 20 ans à connaître les envies de leurs clients et ont progressivement élaboré des techniques de plus en plus efficaces pour les satisfaire. Efficacité des recettes, optimisation du temps de travail, contrôle de qualité et service quasi instantané : voilà ce qui avait fait du restaurant Mc Donald le rendez-vous incontournable du coin. Pour Kroc le potentiel était colossal, bien décidé à tout faire pour en créer une franchise.

Dans un monde où tout va à 200 à l’heure et que le temps est une denrée de plus en plus précieuse, une chaîne de restaurant où la commande est prête dès qu’elle est passée sonne comme une révolution majeur, surtout quand le public est très satisfait de la qualité des produits. Ah c’est sûr qu’un bel hamburger avec du vrai steak de bœuf, le tout à 15 centimes, ça avait de quoi faire rêver. L’histoire que montre le film est donc très intéressante puisqu’on découvre deux hommes incroyablement honnêtes et sympathiques qui mettent leur génie au service de leur prochain et qui vont se retrouver face à l’ambition démesurée d’un homme d’affaire que rien n’arrête. Quand on voit ce qu’est devenu leur commerce, on ne peut que donner raison à Ray Kroc tant l’implantation est aujourd’hui écrasante, mais encore faut-il avoir l’art et la manière. Comme le dit le film, rien n’est plus cliché qu’un génie incompris ou qu’un talent gâché, mais quand on a la détermination et la patience on peut venir à bout de tout. On ne va pas se mentir, ce fameux Kroc peut d’abord sembler seulement arriviste, mais c’est aussi indéniablement un connard. Cela met par moment une certaine distance entre le spectateur et le film, mais heureusement les acteurs (incluant Laura Dern et Patrick Wilson) sont très bons. Sans atteindre le niveau d’implication émotionnel ou l’impact d’un Social Network, le film est à l’image de son sujet, du plaisir rapide et efficace mais pas spécialement glorifiant.

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