Alliés

Alliés
2016
Robert Zemeckis

Personne n’est à l’abris d’un cuisant échec, même pas Robert Zemeckis qui commence à en avoir bien conscience puisque le pauvre les enchaîne avec The Walk, même si le gros du rejet qu’il essuie vient des Etats-Unis, ce qui n’est donc pas forcément une référence qualitative (non pas que les US aient des goûts mauvais, encore que, mais quand le rejet est localisé et non global l’impact est moins significatif). Pourtant, entre l’attrait d’une histoire vraie sur la Seconde Guerre Mondiale supervisée par l’un des scénaristes les plus en vogue du moment, un réalisateur de renom et un casting prestigieux, le film semblait avoir de solides atouts dans sa manche.

Dans la lutte contre la menace nazi, nombre de pays se sont alliés et des missions conjointes ont vu le jour. C’est ainsi qu’en 1942 un canadien, Max Vatan (Brad Pitt), et une française, Marianne Beausejour (Marion Cotillard), ont travaillé ensemble pour mettre sur pied une attaque contre le régime SS à Casablanca. Une mission tout ce qu’il y avait de plus professionnel, mais à force de passer du temps ensemble leur union qui leur servait de couverture gagna en crédibilité puisqu’étant réellement amoureux l’un de l’autre. Quelques mois plus tard, alors marié et père d’un enfant avec Marianne, le monde de Max va s’effondrer quand une enquête pour espionnage va être ouverte à l’encontre de son épouse, accusée d’être une allemande infiltrée.

Quand on ressort du film, les questions sont nombreuses. Pourquoi avoir fait une histoire se déroulant durant la Seconde Guerre Mondiale si c’est simplement pour raconter comment deux collègues tombent amoureux ? Certes, on a ensuite la traque à la traîtresse potentielle, mais ça ne représente qu’une part restreinte du film, d’autant que même là les enjeux ne seront pas tellement la sécurité nationale ou la guerre mais bien leur couple. Tout ça pour une banale romance ? Eh bien oui, et même sur ce point le film ne convainc pas vraiment, la faute à des acteurs un peu creux (comptant pourtant Jared Harris, Lizzy Caplan, Matthew Goode et étonnamment Camille Cottin) et une réalisation d’une platitude incroyable. Le coup de la tempête de sable, symbolisant l’exaltation amoureuse, ou encore l’épave d’avion nazi, qui s’est miraculeusement crashé à plat et dont l’aileron arbore une croix gammée magiquement intacte pour conserver toute la symbolique, dénotent d’une mise en scène quasi grotesque qui sacrifie la crédibilité au profit d’un visuel supposément grandiose. De l’esbroufe pour un film sans grand intérêt.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *