À fond
2016
Nicolas Benamou
Pendant que l’un réalisait Alibi.com, son binôme des deux Babysitting œuvrait pour sa part sur ce film. L’un a fait plus de trois millions d’entrées et fut un immense succès critique et publique, l’autre laissa plus froid son petit million de spectateurs, à tel point que les jeux de mots du style « à fond dans le mur » allaient bon train. Pourtant, le film part d’une bonne idée et tient ses promesses.
Il y a quelques années, un automobiliste fou conduisant à plus de 200 km/h sur autoroute et soutenait que ce comportement suicidaire était le fruit d’un régulateur de vitesse bloqué. Reprenant cette idée de base, le film va mettre Tom (José Garcia), sa femme (Caroline Vigneaux), ses deux enfants et son père (André Dussollier) dans cette délicate situation où une technologie défaillante transforma la gentille voiture familiale en véritable corbillard.
Le pitch du film était on ne peut plus simple : une voiture folle impossible à arrêter, l’occasion pour la famille de se dire ses quatre vérités. Donc forcément, on ne s’attend pas à grand chose d’original en dehors de la forme, permettant d’insuffler un peu de dynamisme à une banale histoire de famille comme on en voit tant. La vitesse n’est pas le seul facteur de fluidité, le fait de multiplier les points de vue en y ajoutant une certaine tension aide à l’immersion comme avec le gendarme (Vincent Desagnat) qui les suit, sa patronne septique (Florence Foresti), le vendeur de la voiture (Jérôme Commandeur), le fou qui s’est fait défoncé la portière ou encore l’accident chirurgical. Toutes les histoires ne se valent pas et le père est carrément insupportable (aussi à cause de l’interprétation lamentable de Dussollier) mais globalement l’humour est efficace avec quelques perles comme le vendeur et le fou furieux à la BMW. Le film se vendait comme un divertissement lambda, un peu bof mais sympathique, et c’est exactement ce qu’il est, donc pour peu qu’on ne lui en demande pas plus on passe un bon moment.