Demain tout commence

Demain tout commence
2016
Hugo Gélin

Certaines personnes ont du flair, c’est indéniable. Si bien sûr prendre l’acteur français le plus bankable du moment aide beaucoup, faire plus de 3,2 millions d’entrées reste un sacré exploit, plaçant le film à la douzième place des plus gros succès en France en 2016. Pourtant, à l’origine du projet l’idée de faire un remake d’un film mexicain (Ni repris ni échangé) qui n’a pas réussi à s’exporter avait de quoi laisser dubitatif, mais c’est en réalité très logique : si le film n’est pas arrivé jusqu’à nous, ressortir peu après la même histoire n’est plus un problème puisque quasiment tout le monde est passé à côté.

Être père et avoir des responsabilités, c’était loin de l’image de la vie que se faisait Samuel (Omar Sy), employé d’un spot touristique dans le sud de la France. Pour lui son quotidien c’était les plages de sable fin, les balades en bateau et les soirées chaudes en boîte, mais un jour son petit paradis va s’envoler en fumée. Conquête passée, une certaine Kristin (Clémence Poésy) va débarquer avec un bébé dans les bras, le leur. Sans même avoir le temps de comprendre ce qui lui arrive, tentant de la rattraper jusqu’à Londres, il va se retrouver bloqué avec la petite Gloria. Un cauchemar d’un jour qui deviendra un rêve de toujours.

Le fantasme de la fête perpétuelle où rien n’a d’importance, où la peine n’est qu’une lointaine hantise, où l’amour change de forme chaque jour, tout cela n’a aucun sens. Evidemment, la vie elle-même est furtive et d’un point de vu fataliste toute forme de construction est stupide, mais toutes ces considérations tombent face à un amour pure et une franche amitié. Si on aimerait pouvoir passer l’éternité avec les êtres qui nous sont le plus cher, chaque amour intense, aussi bref soit-il, donne un sens à la vie et on chéri chacun de ces instants magiques. La peur de perdre quelqu’un, la douleur de l’avoir perdu ou d’en être séparé, c’est ça qui fait de nous des êtres vivants. Si le film n’a pas un impact émotionnel colossal malgré le talent impressionnant de la jeune Gloria Colston, il a bien compris son sujet et arrive à en faire une belle fable, aussi bien d’un point de vu narratif que sensitif. Entre un casting efficace et un humour sympathique sans être forcément trop envahissant, le film est donc une belle réussite qui arrive à restituer une bonne partie de son formidable potentiel. Il manque une petite touche larmoyante de poésie pour en faire une œuvre majeure, mais c’est déjà un beau film.

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