Les Figures de l’ombre

Les Figures de l’ombre
2017
Theodore Melfi

Comptant parmi les grands favoris des derniers Oscars, ce film avait tout pour plaire à l’académie avant même sa sortie. Entre une histoire chère au patriotisme américain, le côté authentique et véridique du récit, les thèmes des droits des femmes et de la ségrégation, le rêve de l’espace et l’aura de Disney sur le projet garantissant un beau film familial, c’était le jackpot assuré. Malheureusement le film est reparti bredouille des Oscars et en dehors des Etats-Unis le succès fut modeste, mais avec quasiment 230 M$ dans le monde, soit près de dix fois le budget initial, on reste tout de même sur du carton qui fait plaisir.

L’histoire remonte au début des années 60 alors que la Guerre Froide se fait pesante et que la course vers les étoiles obnubile les deux grandes nations ennemies. Centre de toutes les attentions, la NASA, l’agence spatiale américaine, se devait d’envoyer un homme dans l’espace avant les russes. Le film se centre sur trois femmes afro-américaines hors du commun qui ont non seulement eu une importance cruciale dans le projet spatial à des postes singulièrement différents (calcul, informatique et ingénierie) mais qui ont beaucoup fait avancer la cause des femmes et surtout celle des noirs.

Voilà le genre de film important qui fait plaisir. Quand on voit quelqu’un de la trempe de Kevin Costner balancer des répliques comme « ici on pisse tous de la même couleur », qui donne sa chance à toute personne méritante qu’importe qui elle est et ce qu’elle représente, ça en jette tout simplement un max. Voir Jim Parsons (Sheldon de Big Bang Theory) se faire mettre en PLS par une femme infiniment plus brillante, ça donne incontestablement la banane, mais pas autant que Kirsten Dunst se prenant un renvoi implacable « ça n’est pas parce que vous êtes différente que je vous traite différemment » « je sais que vous en êtes convaincu » avec le bon regard désespéré qui en dit long. Un très grand potentiel donc entre l’impact historique et des seconds rôles en or, incluant le fraîchement couronné Mahershala Ali, mais le film est loin d’être parfait. On ne sent pas tellement la noblesses des trois femmes, plus provocatrices et arrogantes qu’autre chose, et le talent des actrices n’est pas flagrant, même Octavia Spencer (seule un tant soit peu connue). On notera aussi quelques soucis de rythme par moment et peut-être aussi globalement un problème de prévisibilité dans le scénario qui ne surprendra jamais. On reste sur du film familial efficace et à la distribution secondaire fabuleuse, sans pour autant arriver à marquer les esprits.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *