Pirates des Caraïbes : la Vengeance de Salazar

Pirates des Caraïbes : la Vengeance de Salazar
2017
Joachim Rønning, Espen Sandberg

Devant l’énorme succès de la franchise, le studio Disney avait hâte de relancer la machine à billets, mais entre le départ du réalisateur de La Fontaine de Jouvence et les refus des autres candidats, les choses ont traîné avant de donner le feu vert au tandem de Kon-Tiki. Finalement, alors que le film devait sortir en 2015, il n’entra en tournage qu’en février de cette même année avant de se finir en janvier 2016 lors de reshoots. Faute de place dans l’agenda des sorties, il ne nous arrive que maintenant, mais cela veut dire que l’équipe a eu plus d’un an de post-production pour soigner au maximum son film. Face au résultat final, on se demande bien à quoi ils ont occupé leur temps…

Les choses semblaient enfin sourire au capitaine Jack Sparrow (Johnny Depp), lui qui venait de retrouver son Black Perle ainsi qu’une flotte colossale à la fin de ses dernières aventures. Oui mais voilà, incapable de lever les sorts d’emprisonnement, lui et son équipage vont de galère en galère, laissant le champ libre à un Barbossa (Geoffrey Rush) devenu maître des océans. Un règne qui sera bientôt menacé par une vieille connaissance, le chasseur de pirates Salazar (Javier Bardem), mort suite à une confrontation avec Jack il y a bien des années. En partie libéré de la malédiction qui le retenait bloqué sur les lieux de son décès, il va chercher à se venger.

Six ans d’attente pour ça ? Sans même savoir que les fameux retours de William Turner (Orlando Bloom) et Elizabeth Swann (Keira Knightley) allaient se résumer à de simples caméos, surtout la seconde qui ne prononcera pas mot, on sent très vite que ce film n’ira pas. Dès les premières minutes on se rend bien compte que la qualité de la réalisation en a prit un sacré coup : on subit des zooms, des mouvements brusques, des phases honteusement accélérées et des ralentis bien vilains. C’est souvent indigeste, jamais épique, et par moment ça devient carrément illisible à l’image de la bataille navale de nuit. On ne ressent plus la grandeur des navires, la beauté de l’océan ou la force des éléments, mais la baisse de niveau n’est pas que visuelle. Niveau incohérence et inconsistance, l’écriture de ce film se pose là. Une maison, ça ne se tire pas comme ça ; le coup de la boussole est impossible dans la mesure où le compas a largement voyagé et changé de propriétaire ; on dit que le Pearl est le bateau le plus rapide au monde mais est rattrapé la scène suivante ; tout ce qui entoure les morts n’a aucun fondement et tout ce qui fait avancer l’intrigue est le fruit de coïncidences. Pire, les personnages ne sont plus que l’ombre d’eux même entre un Sparrow pathétique et un Barbossa dont la traîtrise redondante lasse. On s’intéresserait bien aux deux jeunes (Brenton Thwaites et Kaya Scodelario) s’ils n’étaient pas autant stéréotypés. Avec en prime le méchant le moins charismatique de la saga, on est copieusement servi. De très loin la pire cuvée et on espère que le réalisateur des trois premiers films revienne y mettre de l’ordre.

Disponible en vidéo complémentaire :
https://www.youtube.com/edit?o=U&video_id=Po96X07-YXQ

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