The Boyfriend – Pourquoi lui ?
2017
John Hamburg
Les américains ont une façon bien à eux de fêter Noël. Alors que les films pour enfants abordant le sujet semblent s’être volatilisés au profit du Disney de novembre qui débarque toujours en février chez nous, des comédies bien trash ont prit le relais, là encore avec le bon décalage qui enlève tout son sens à sa sortie en salle, perdue en pleine rentrée. J’essaye autant que faire ce peu d’esquiver ce genre de production où la limite du bon goût n’est plus qu’une vague notion avec laquelle on s’est foutrement torché, mais des fois on se dit que ça sera peut-être moins pire que la dernière fois.
Quand on est père, il a certaines étapes dans la vie avec lesquelles on a du mal, comme voir partir son enfant du nid. Pour Ned (Bryan Cranston) c’était même le pallier supérieur : rencontrer le premier petit ami « sérieux » de la prunelle de ses yeux, sa petite fille chérie (Zoey Deutch). La rencontre sera un choc, se retrouvant nez-à-nez avec un certain Laird (James Franco), un jean-foutre en puissance cumulant arrogance, grossièreté et maladresse. Alors que l’entreprise de Ned est au bord de la faillite, l’autre espèce de petit con roule des mécaniques sur son empire à 197 M$, de quoi rajouter pas mal de tensions à une situation déjà tendue à la base. Quand Laird va demander à Ned la main de sa fille, la guerre sera définitivement déclarée.
Si on passera sur le fait que le gendre a 17 ans de plus que sa copine et que cela ne semble choquer personne, le film possède une barrière culturelle assez infranchissable. On est un peu bougons en France : un type qui parle de sexe devant tout le monde c’est impensable, surtout avec une telle désinvolture et imagerie. Plus globalement ce sont tous les principes de savoir-vivre qui sont bafoués dans des propensions si dantesques que c’en devient pénible à supporter entre les malaises et les provocations. Voir un gosse de 15 ans tomber dans le graveleux et le harcèlement sexuel, ça n’est pas drôle. Mordre les couilles, baigner dans l’urine, parler ou faire des choses sexuelles devant un public inapproprié, ça n’est pas drôle non plus, pas quand la bienséance nous inculque le rejet de telles bassesses. Parler de manière décomplexée de ces sujets et d’en rire, pourquoi pas, mais de la manière dont le fait le film c’est juste malaisant et de mauvais gout. Heureusement cela ne concerne que certains passages du film, et à la rigueur on s’amusera presque des toilettes, de la visite nocturne trempé sur le lit ou du retour de fête, mais la plupart du temps quand le film joue sur la limite, il fini par la franchir et ça n’est pas beau à voir. Après, le film a la chance de pouvoir compter sur un casting solide qui rend ses personnages plus sympathiques et cela sauve grandement les meubles, nous emportant presque à la fin avec la candeur de l’aspirant, mais ça reste peu original et de fait très prévisible. Si on a pas de problèmes avec ce qui est vulgaire, le film peut être assez divertissant, mais cela demande une indulgence que je n’ai pas eu.