Lion

Lion
2017
Garth Davis

Les gens aiment beaucoup les histoires vraies, surtout quand c’est émouvant. Alors quand en plus ça touche un petit indien qui perd sa famille, mélangeant drame et exotisme, la ménagère sent son petit cœur délaissé battre à nouveau. Malgré des critiques de presse assez mitigées, le film fut présent dans toutes les cérémonies, concourant notamment pour les plus prestigieux Oscars, mais ressorti comme bien d’autres bredouille. Sans non plus être le plus déméritant des sélectionnés, fallait quand même pas déconner.

Avec un territoire cinq fois plus grand que la France, des dizaines de langues locales, plus de la moitié des habitants qui ne savent ni lire ni écrire et dont la population se chiffrerait entre 1,3 et 2 milliards d’habitants, l’Inde n’est pas exactement le meilleur endroit au monde pour se perdre quand on est un petit garçon. Alors âgé de cinq ans à l’époque, Saroo (Dev Patel) attendait son frère dans une gare, mais par mégarde il va se retrouver embarqué dans un train et atterrir à 1600 km de là où il était. 21 ans plus tard, Saroo était devenu adulte et avait été recueilli par un couple australien (dont Nicole Kidman), mais le traumatisme de son passé va resurgir quand son amie Lucy (Rooney Mara) va lui parler de Google Earth, outil ayant cartographié la planète entière. Seulement retrouver un petit village indien, dont il ne se rappelle ni le nom ni la localisation ne serait-ce qu’approximative, pourrait lui prendre une éternité.

Le film se présente en deux partie. La première porte sur les mésaventures d’un jeune garçon où l’on découvrira d’abord sa vie, rude mais heureuse, puis la longue errance qu’il va subir à cause de sa fougue infantile, qui le poussera à explorer un train qui n’aura pas eu l’amabilité de rester à quai. Entre deux paysages indiens magnifiques, on découvrira l’extrême pauvreté d’un peuple abandonné à son sort, mais plus il se rapprochera d’une société dite « civilisée et moderne » et plus les vices et l’égoïsme prendront place. Cette traversée de l’Inde sera à la fois passionnante et édifiante, bien plus que la seconde partie assez conventionnelle, quoique toujours prenante. On y suivra la version adulte de Saroo qui a évolué dans notre monde formaté, y développant donc toute l’aigreur découlant du consumérisme et de la course à la réussite sociale. Désabusé, il se tournera alors vers son passé, marqué par son sort tragique évidemment, mais aussi bercé par ses merveilleux souvenirs d’enfance entre son frère tant aimé et sa vraie mère, l’unique. L’émotion prend une autre forme mais le message reste fort, balayant nos « privilèges » en ouvrant notre esprit. Les acteurs sont excellents, notamment les jeunes indiens, et le spectateur ne pourra que se ruer derrière eux pour découvrir jusqu’où aboutira la démarche. Pas aussi marquant ou émouvant qu’il aurait dû être mais belle fable tout de même.

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