Etats de choc

Etats de choc
2008
Jieho Lee

Casting de fou furieux et concept de multi-narration qui se recoupe, le film avait tout d’un grand succès et fut globalement bien accueilli par le public (3,7 sur allociné et 6,9 sur IMDb) mais déjà bien moins par la presse (37% sur métascore). Il faut dire que le timing n’était pas forcément évident, le film sortant moins de deux ans après le sacre de Collision qui poussait bien plus loin le principe de destins croisés. Mais de là à se manger une gamelle historique à moins de trois millions de dollars dans le monde, ça pique.

Trois vies, trois destins mais un même chemin. On suivra tout d’abord un employé de bureau (Forest Whitaker) qui va prendre de mauvaises décision pour tenter de se sortir de la morosité de son quotidien. S’en suivra un pas si clairvoyant que ça garde-du-corps (Brendan Fraser) qui va découvrir que tout n’est pas forcément joué d’avance, puis enfin un docteur (Kévin Bacon) qui va tenter de remuer ciel et terre pour sauver la seule personne qui compte.

Au premier changement de personnage on reste encore bloqué sur le précédent, se demandant s’il s’agissait d’un rêve ou autre tant la conclusion est surprenante, comme si le film allait s’arrêter en même pas 20 minutes. Un changement de personnage principal déroutant, comme à chaque fois qu’on croise une star qui disparaît la seconde d’après, mais qui en réalité aura une importance dans un arc suivant, voir y sera carrément le protagoniste principal. Les différentes histoires ont toutes leur importance et les enjeux de chacun sont clairement identifiés et intéressants, même si peu de passages marquent vraiment. Grosso modo on suit l’impact des différentes vies (on retrouve parmi elles Julie Delpy, Emile Hirsch ou encore John Cho) sur Sérénité (Sarah Michelle Gellar) dans le milieu mafieux géré par Finger (Andy Garcia), et si la narration n’était pas aussi élaborée, l’histoire n’aurait pas un intérêt dingue. Les passages de la trempe de de l’interview de Jon Bernthal sont rares, le coup du deuxième sac à la fin du second acte induit en erreur, faisant d’abord croire à un problème de temporalité, et on aurait aimé une confirmation franche de Heidi, qui ferait une belle boucle. L’idée reste bien exploitée et les acteurs sont assez bons, surtout celle qui me semble fait Heidi, mais le film aurait mérité une complexité accrue pour convaincre encore plus.

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