Problemos

Problemos
2017
Eric Judor

Titre de gros bof, comédien / réalisateur à l’humour souvent douteux dont le comparse était bien meilleur, sortie en pleine période de gros blockbusters qui tachent : le film était un projet mort-né dont on avait même pas envie d’entendre parler. Et forcément, ce qui devait arriver arriva, le film se planta dans les grandes largeurs avec seulement deux cent mille entrées. Comme quoi, les à priori ça rend con.

Invitée par son ancien professeur de yoga, Jeanne et son mari Victor (Eric Judor) vont se rendre dans un campement de fortune réalisé pour lutter contre la construction d’un parc qui serait dévastateur pour l’environnement. Pour elle, c’est l’occasion de se retrouver au plus près de la nature, et pourquoi pas bousculer un peu son citadin de mari qui regarde d’un air moqueur les militants écologistes et autres gauchiasses. Seulement quand une épidémie va décimer toute l’humanité, ne laissant qu’eux comme rescapés, les plus bas instincts de l’homme vont se révéler, balayant tous les beaux principes égalitaires et humanistes jusqu’alors défendus.

Ce film est brillant, cinglante et réaliste vision de nous-même. Il est de bon ton de se montrer altruiste, de défendre des valeurs aussi primordiales que l’écologie, l’égalité des sexes et des personnes, mais le film n’en a absolument rien à faire, comme l’écrasante majorité des gens d’ailleurs. Dans le fond chacun vie sa vie dans son coin sans pouvoir prétendre impacter quoi que ce soit, et à l’image de l’anti-héros on trouve ridicule toute cette hypocrisie ambiante. Oui, le film ose se moquer des hippies à la con, des femens dont l’exhibitionnisme est une hérésie contre-productive, les faisant juste passer pour des folles. Le film dénonce l’hyper-sexualisation des adolescents, l’abrutissement généralisé, notamment à cause de la télévision et des nouvelles technologies, mais aussi la fausseté des anti-capitalistes qui ne rêvent que de prendre la place des plus aisés qu’ils jalousent profondément. Et toutes ces vérités, le film les dénonce avec un humour particulièrement fin et efficace, montrant que l’homme peut-être aussi violent physiquement que moralement. Extrêmement condensé avec moins de 85 minutes générique compris, le film est aussi un modèle de dynamisme, exploitant son sujet avec une efficacité rare. C’est drôle, c’est pertinent, c’est percutant. Une des meilleures comédies françaises de ces dernières années.

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