Kingsman : Le Cercle d’or
2017
Matthew Vaughn
Avec plus de 414 M$ de recettes dans le monde pour un budget cinq fois moindre, le premier Kingsman fut assurément un très joli succès, d’autant qu’il s’est fait sur la durée grâce à un excellent bouche à oreille largement mérité. Face à des franchises d’espionnage vieillissantes à l’intérêt décroissant, voir un nouveau venu proposant une vision fun et décomplexée représentait une bouffée d’air incroyable, d’autant que le résultat était particulièrement efficace entre le dynamisme, l’humour British et le casting prestigieux. Reposant sur une série de comics, le film se prêtait bien à de multiples suites, et voici la première d’une série qu’on espère la plus longue possible si la qualité reste au rendez-vous.
Point de repos pour les services secrets britanniques du Kingsman : une nouvelle menace se profile. À la tête du plus gros cartel de drogue au monde, Poppy Adams (Julianne Moore) menace de mettre à mort tous ses consommateurs à travers le monde si ses exigences ne sont pas satisfaites. Des junkies en moins, une bonne chose pour certains, mais là n’est pas la question pour Eggsy (Taron Egerton) et Merlin (Mark Strong), bien décidés à tout faire pour l’arrêter et distribuer le vaccin. Pour les aider dans leur quête, leurs homologues américains du Statesman (Jeff Bridges, Halle Berry, Channing Tatum et Pedro Pascal) vont leur prêté main forte.
Encore une fois, le réalisateur Matthew Vaughn nous propose une aventure haute en couleurs avec une formule toujours aussi efficace. On commence avec de l’action survitaminée et magnifiquement chorégraphié avant d’enchaîner sur de l’humour imparable sonnant le retour de la fameuse princesse. Le dîné de famille achève de nous convaincre en moins de dix minutes, justifiant largement cette suite. Aventure, rythme, folie et drôlerie sont bien là, nous faisant voyagé aux quatre coins du monde pour une grande diversité de paysages, y mêlant tour à tour des gags percutants et des séquences musclées improbables. Ah c’est sûr, des combats comme ici on en retrouve nulle part, mais ça n’est rien comparé à un Elton John en dindon jouant les esclaves. Largement spoilé dans les bandes-annonces, le retour de Colin Firth est malheureusement beaucoup moins réjouissant, jouant des cartes aussi éculées et ennuyeuses que l’amnésie, et au final s’il amène tout de même quelques bonnes idées amusantes, il n’est plus que l’ombre de lui-même. Effectivement, sa classe infinie a énormément contribué au succès du premier et l’idée pour le faire revenir a le mérite d’être originale, mais dans la pratique le résultat n’est pas là. La gestion de certains personnages est d’ailleurs assez indigne, notamment Lancelot qui nous laisse incrédule, nous faisant presque espérer un running-gag sur les retours impromptus. Ces quelques regrets font que le film est un peu moins abouti que le premier, mais la formule reste très sympa et les fans y trouveront leur bonheur.