Pottersville

Pottersville
2017
Seth Henrikson

Ce n’est pas beau de se moquer, mais il faut bien dire que les américains sont parfois sacrément cons. Canular qui compte parmi les plus ridicules au monde, la pseudo légende du Bigfoot, sorte de gorille géant de trois mètres de haut qui sillonne les Etats-Unis depuis près d’un siècle (quelle longévité !), fait pourtant partie des plus populaires et une part inquiétante de la population y croit vraiment. God save America…

Commerçant désabusé qui a vu sa femme (Christina Hendricks) faire des choses étranges en costume de lapin avec le shérif de la ville (Ron Perlman), Maynard (Michael Shannon) va un peu trop boire un soir, et traumatisé par la vision de sa femme en animal il va à son tour se déguiser et déambuler ivre dans les rues. Son costume ? Une tenue de gorille. Bilan des courses, à cause de sa grande taille avoisinant les deux mètres il a été prit pour le fameux bigfoot et l’histoire a déjà fait le tour du monde. Avant même d’avoir pu révéler quoi que ce soit, la ville ravagée de Pottersville où régnait la misère va voir des touristes affluer par milliers et un célèbre chasseur de mythes va poser y ses valises. Sans le savoir, en nuit à peine il a créé un monstre impossible à arrêter.

Avant de commencer à regarder le film, d’après ce que j’en avais entendu, pour moi le film était un peu parodique et se moquait de la crédulité de certaines personnes naïves, mais en fait il est complètement premier degré. Le héros subit l’histoire tout autant que les autres et ne cherche même pas à en tirer profit tandis que les autres dévoilent leur avidité et arrivisme. Au fond le coup du bigfoot n’a que peu d’intérêt, le film parlant plus de relations humaines, d’un village qui voit une occasion inespérée de sortir la tête du lot et d’un pseudo journaliste de l’extrême qui est évidemment un énorme escroc. Rien de bien folichon ou original mais le casting est assez dingue, comprenant en plus Judy Greer en assistante du héros et Ian McShane en chasseur taquin. C’est donc d’autant plus étonnant de les voir dans un film aussi lambda, mais ça aide un tant soit peu à sauver la mise. En revanche, il est vital d’esquiver la VF, assurément l’une des pires jamais enregistrées de l’histoire et qui ruine le peu d’intérêt de cette sous-production fainéante.

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