Wheelman

Wheelman
2017
Jeremy Rush

Il y a trois ans sortait Locke qui narrait le dilemme d’un père qui hésitait entre foutre en l’air sa carrière et son mariage et attendre le lendemain pour aller voir son enfant illégitime à la maternité, aboutissant sur un choix aussi débile que ce que le film était long et les dialogues insipides. Comme quoi, on peut avoir un bon concept, et selon comment on le traite le résultat peut-être chiant ou sympa. La preuve en est avec ce film, reprenant le principe du huit clos dans une voiture où on suit une personne en temps réel pendant une soirée.

Ne pas ramasser la savonnette en prison, ça a un prix, et à la sortie il faut bien payer. Pour se faire, l’homme en question (Frank Grillo) va accepter de devenir chauffeur pour un gang, mais ce soir là les choses vont mal tourner. Alors qu’il attendait devant une banque que des complices braquaient, il va recevoir un coup de fil inquiétant lui disant que les deux connards ont pour ordre de le butter une fois le fric livré. Heureusement, la personne au bout du fil va « généreusement » lui proposer un deal : si il laisse en plan les deux autres une fois l’argent déposé dans le coffre de la voiture et qu’il procède ensuite seul à l’échange, il pourra avoir la vie sauve. Bien sûr, à partir de là tout va partir en vrille.

Quand un film est réfléchi de bout en bout, ça fait plaisir. Le concept est ici loin d’être gratuit puisque à l’image du protagoniste principal, le spectateur est lui aussi prit au piège de cette voiture, renforçant le sentiment d’oppression qu’il ressent et créant une empathie immédiate. La tension est énorme, enchaînant braquage, fuite, course aux réponses puis contre la montre. Cette fois chaque coup de téléphone est primordial, apportant chacun une piste de réflexion sur le comment et le pourquoi de l’opération et développant en prime des personnages clés pouvant potentiellement apporter des solutions à certain des problèmes, de plus en plus nombreux et complexes à mesure que le filma avance. L’histoire est particulièrement bien structurée et s’avère même plaisante à regarder puisque le film arrive à trouver des dizaines d’angles pour filmer à travers la voiture, jonglant entre des plans intérieurs et extérieurs. À la tension de l’histoire s’ajoute également celle de l’action, nous plongeant régulièrement au cœur de séquences musclées où le talent de pilote du chauffeur sera mis à rude épreuve. Mieux, le film osera même casser ses propres codes dans son dernier acte. Un film bien écrit, original, stylisé et dynamique que je recommande donc fortement.

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