Overdrive

Overdrive
2017
Antonio Negret

Sorti au cours d’un été bien trop chargé, le film a pourtant essayé de prendre sa part du gâteau en exposant des arguments de poids : le film est réalisé par celui à qui l’on doit l’excellente purge d’adrénaline qu’est Taken ; il est scénarisé par le duo pensant du très fun Fast & Furious 2, légitimant ainsi l’aspect braquage et course de voiture ; la tête d’affiche n’est nulle autre que Scott Eastwood, fils de en encore plus beau mesdames ; et pour les hommes on aura droit à la sublime Ana de Armas qui crevait l’écran dans Blade Runner 2049 ainsi que la non moins magnifique Gaia Weiss de la série Vikings, celle qu’on rêvait nous aussi d’affranchir. Avec en plus la cité phocéenne en toile de fond pour aguicher le spectateur français, toutes les cartes étaient réunies, mais avec la moitié des entrées d’un film comme Le Transporteur Héritage, la claque est aussi sévère que surprenante.

Côté histoire c’est simple et ça fait le taff : deux frères américains arrivent à Marseille pour dérober une voiture de collection estimée à plus de 40 millions d’euro, mais une fois le casse réussi ils vont vite déchanter. Cette voiture appartenait à Jacomo Morier, parrain de la pègre et boss de la ville, assez furieux qu’on se foute de sa gueule en lui prenant la pièce maîtresse de son musée personnel. Pour calmer le jeu et sauver leurs vies, les deux frères vont proposer la seule chose en leur possession : leur talent d’escrocs et de conducteurs. Pour se racheter, ils ambitionnent de voler le bolide le plus précieux d’un autre collectionneur mafieux, nouveau rival sur le territoire.

Le film commence assez fort avec une leçon de pilotage de haut vol avec des cascades impressionnantes et périlleuses, nous rappelant les débuts de la saga Fast & Furious, à l’époque où ils ne se sentaient pas obligés de repousser les limites du possible pour nous en mettre le plus possible plein les yeux. Une « simplicité » qui fait du bien, mais qui d’un autre côté souffre parfois de la comparaison. Côté acteurs le charisme est présent, même si on sent bien que les choix se sont vachement centrés sur le physique et que le casting sent un peu trop le défilé de mannequins en dehors des « méchants ». Pour ce qui est de la réal le bilan est surprenant : si on garde l’efficacité brute de Taken, on a aussi le droit à énormément de transitions imaginatives et réussies qui demandent une précision technique de dingue. On soigne donc beaucoup l’apparence, le fond un peu moins. Ainsi soit-il, le film n’avait pas l’ambition de révolutionner le genre et le résultat est là.

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