La Grande bagarre de Don Camillo
1955
Carmine Gallone
Troisième volet de la pentalogie initiée par Le Petit monde de Don Camillo, le film oppose encore et toujours notre bon vieux curé Don Camillo (Fernandel) au maire communiste de son village, Peppone (Gino Cervi), ami de cœur mais ennemi politique. Si déjà l’idée de voir un rouge à la tête de son beau village lui hérissait le poil, cette fois les choses vont aller trop loin : Peppone va se présenter au poste de député. L’ambition de trop pour quelqu’un qui d’après Con Camillo ne méritait déjà pas sa place, et il va alors tout faire pour saboter sa campagne et l’empêcher de se faire élire.
Si Le Retour de Don Camillo avait la malhonnêteté de nous faire croire à ne serait-ce qu’un changement de décors, alors que pas du tout, celui-ci annonce clairement la couleur et s’y tient : on reste éternellement dans les mêmes eaux avec le même conflit apparemment sans fin. La confrontation ne change pas d’un iota, les deux compères restant invariablement sur leurs positions, seuls les situations et les gags diffèrent légèrement. De quoi relancer un chouïa l’intérêt ? Pas tellement, mais à force notre attachement aux personnages est tel qu’on reste là comme devant une série télé qui n’a pas su s’arrêter et qui nous refourgue la même formule jusqu’à plus soif. Une suite encore une fois arriviste, gardant les mêmes qualités et défauts que ses prédécesseurs. Le pire, c’est qu’on en devient un vieux retraité devant son poste à attendre le nouvel épisode de son feuilleton, coupable de récidive au même titre que leurs créateurs.