L’Odyssée de Charles Lindbergh

L’Odyssée de Charles Lindbergh
1957
Billy Wilder

Figure de l’aviation qu’on a quelque peu oublié depuis le temps, Charles Lindbergh (James Stewart) a marqué l’histoire, et pas qu’un peu. S’il ne sera pas question ici de la grande tragédie du procès du siècle sur un certain incident survenu quelques années après, le film va ici s’intéresser à ses exploits de pilote d’avion dans sa jeunesse.

Tiré de son autobiographie sortie trois ans seulement avant le film, et pour lequel Charles avait reçu le prix Pulitzer, le film revient sur son projet fou dans les années 20 de relier New-York à Paris en avion, exploit aéronautique encore jamais atteint. Jusqu’alors livreur postal par avion, il va entendre parler d’un concours récompensant le premier homme à réussir une traversée de l’Atlantique par les airs. Entre un vol estimé à 40h, le défi était à la fois technique et humain, d’autant que Charles n’avait fait que des vols inter-continentaux, mais plus qu’un challenge c’était pour lui un rêve.

Quand quelqu’un est passionné, pour peu qu’il soit un bon orateur il en devient passionnant. Si le texte du générique d’introduction est une énorme bêtise tant il tue le suspense pour ceux qui ont la mémoire qui flanche quand l’action se déroule 91 ans plus tôt, autrement la mission du film est une franche réussite. Pour nous faire aimer son histoire, le film nous raconte d’où il vient, comment est née sa propre passion, mais surtout comment il a monté un tel projet. Eh oui, un avion ça coûte cher, c’est technique, donc il faut trouver des financements, des ingénieurs qualifiés, replaçant ainsi les choses dans leur contexte et montrant que ne serait-ce que tout mettre sur pied était déjà un sacré exploit. Et plus le film rentre dans les détails, nous montrant le création même d’un avion pièce par pièce, plus tout cela devient vrai, palpable. Non seulement cet avion est une réplique impressionnante du Spirit of Saint Louis, mais il vole vraiment, il existe. En impliquant le spectateur au plus près, le film nous permet de vivre pleinement cette formidable aventure avec un réalisme dingue. Si le doute sur certains fonds verts nous assaille par moments, visuellement le film est magnifique, l’histoire palpitante et Charles Lindbergh s’est trouvé une pointure pour le camper avec brio. Que vous aimiez ou non l’aviation, face à un charisme si grand et une histoire si minutieusement retranscrite, on prend simplement une grande leçon de cinéma.

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