Resident Evil : Chapitre Final
2017
Paul W.S. Anderson
Partant d’un concept prometteur mais torpillé et assez bancal au final, la saga Resident Evil, adaptation cinématographique d’une franchise vidéo-ludique, a immédiatement divisé à la sortie du premier film. Pur fan service encore plus foutraque, le second opus avait été acclamé par les fans et signé le divorce de tous les cinéphiles, et c’est là le drame de la saga au cinéma. Dès le troisième opus, il n’y avait plus que des fans hardcore répondant présent, et alors qu’Extinction était de très loin le meilleur, le public restant ne fut pas si enthousiaste. Alors quand le retour de Paul W.S. Anderson a provoqué une explosion au box-office avec Afterlife, parodie épileptique, complètement vide scénaristiquement et fusillant les idées les prometteuses jusqu’alors mises en place, le public s’est lui-même condamné à la médiocrité. Après un Retribution incompréhensible et bordélique pour tout néophyte, l’idée de voir une conclusion à la hauteur était un luxe impensable, surtout avec aux commandes celui qui a raté les débuts et flingué la licence depuis son retour.
Oubliez la promesse d’une guerre épique entre les créatures d’Umbrella Corporation (Iain Glen) et la résistance menée par Alice (Milla Jovovich) et Claire (Ali Larter), le combat est éclipsé. On retrouve Alice quelques années plus tard, qui va apprendre par la Reine Rouge que l’humanité va s’éteindre dans 48 heures mais qu’un remède pourrait être répandu dans l’atmosphère pour mettre enfin un terme au virus T et sauver les survivants. Il se trouverait dans les locaux d’Umbrella dans le complexe ultra sécurisé où tout a commencé : la Hive.
L’histoire étant depuis le début assez anecdotique, ce qui n’empêche pas de l’avoir oublié, le film a l’intelligence de démarrer ce tout dernier volet de la franchise par un résumé assez bien fait de tout ce qu’il s’est passé, du personnage de Alice et des enjeux généraux. Puis c’est le drame… Le dernier opus était sorti cinq ans avant, permettant d’avoir allègrement oublié les pires tares, mais la violence de l’incompétence explose tous les records ici. La première séquence est une scène d’action où Alice affronte des créatures mutantes, et pas un seul plan ne dépassera les trois secondes, et souvent moins de une. Une frénésie outrancière, absolument indigeste et illisible, et pas une seule scène d’action y fera exception, massacrant sans répit nos pauvres mirettes et nous donnant presque la nausée tant la caméra est insupportable à bouger autant. Pour le reste, le scénario est comme toujours écœurant de simplicité, les acteurs caricaturaux, l’éclairage dégueulasse et les situations sont rageantes à force de nous jouer la carte de « ah, j’aurais dû te tuer avant ! ». Eh bah arrête de parler connard alors ! Tous les pires clichés des pseudos twists à la mords moi le nœud y sont, surtout le coup des méchants qui discutent ou font n’importe quoi, donnant l’occasion aux héros de se sauver avec une pirouette confondante de bêtise. C’est lourd, redondant, amateur, ennuyeux et la conclusion de la franchise n’apporte rien. C’est à se demander si les jeux sont si mauvais, ou alors ne valent-ils peut-être que pour le défouloir que propose la chasse aux zombies. Encore est-il qu’en dehors d’un troisième volet sympathique, la saga aura malheureusement brillé pour son vide ahurissant et ce dernier chapitre est même le plus lamentable de tous.