Le Secret de Green Knowe

Le Secret de Green Knowe
2009
Julian Fellowes

Série exceptionnel au génie qui est devenu un peu trop routinier au fil des saisons, il n’en reste pas moins que Downton Abbey a durablement marqué notre paysage culturel et que tout fan qui se respecte attend avec une fébrilité insoutenable les nouvelles du long-métrage qui devrait sortir courant 2019. Son créateur n’en était pas à son coup d’essai puisque son second long-métrage, qu’on aborde ici, portait déjà sur cette magnifique époque qu’est la fin de l’époque victorienne début édouardienne (fin XIX° début XX°). Une époque qu’il semble particulièrement affectionner, mais surtout maîtriser.

Pour découvrir ou redécouvrir les thèmes chers au réalisateur (le film ayant été traduit en français avec cinq ans de retard suite au succès de la série), le film nous plonge dans la peau du jeune Tolly (Alex Etel), envoyé chez sa grand-mère (Maggie Smith) à la campagne pour les fêtes de fin d’année, espérant un peu lui changer les idées puisque l’action se déroule en 1944 et que son père est porté disparu sur le front allemand. Il va alors découvrir un domaine appartenant à sa famille depuis des dizaines de générations, un lieu empli de mystères et de secrets. Le plus grand de tous remonte à avant l’arrivée de sa grand-mère, au moment où la maison appartenait au futur beau-père de cette dernière, le capitaine Oldknow (Hugh Bonneville). Que s’est-il passé en ce temps-là ? Pour le découvrir, Tolly va devoir faire partie intégrante de cette histoire.

Imaginez une version fantastique de Downton Abbey, et c’est assez facile puisqu’on retrouve, en plus du capitaine et de la grand-mère, Daisy Lewis, l’institutrice de la saison 4 qui joue ici une commis de cuisine, mais surtout le très récurrent Allen Leech, alias Tom le chauffeur, qui campe ici un valet. Le casting est d’ailleurs complètement dingue puisqu’on retrouve dans le présent Timothy Spall en jardinier, et dans le passé Douglas Booth incarne le fils du capitaine, Carice Van Houten sa femme, et Dominic West est quant à lui le majordome. Bref, on se retrouve dans un décor assez similaire, une grande partie du casting nous est familier, surtout si on a suivi la série, et on y découvre une sombre histoire de famille avec nombre de thématiques qui nous sont chers comme l’ouverture d’esprit avec les changements du monde, la famille mais aussi l’amour. Sans trop vouloir vous en dévoiler, le choix narratif fait, qui mélange le genre avec du fantastique, est une superbe trouvaille finement utilisée, puisque collant parfaitement à l’ambiance et nous réservant de belles surprises (enfin pas que, n’oublions pas que le réalisateur et scénariste a une fâcheuse tendance à la dépression). Le cadre est donc formidablement mis en avant, les acteurs sont excellents, l’axe choisit est original et le scénario est très solide. Le seul défaut nous viendrait de l’image, la mise en scène et de la photographie font très téléfilm, mais cela est probablement dut à un manque de budget. Le showrunner de notre série bien aimée connaissait donc déjà bien son sujet, nous livrant une pépite du genre que tout amoureux du cinéma se doit de découvrir.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *