Lucario et le Mystère de Mew

Lucario et le Mystère de Mew
2008
Kunihiko Yuyama

Nous y voilà enfin. Assez des trop mauvais films Pokémon qui se sont révélés en plus pires que dans mes souvenirs, et même à l’époque très vite tous sont devenus de pures calvaires. C’est bien simple, si même le tout premier, qui me semblait être le seul autre bon, était en réalité très bof, il ne restait donc plus qu’un seul candidat possible pour redorer le blason de la saga. Comme à son habitude, la France était une fois de plus la dernière servie, mais à un point problématique cette fois. En effet, le film est sorti au Japon en 2005, soit un peu plus d’un an avant l’arrivée de la quatrième génération. Mettre en avant ainsi bien avant la sortie des Pokémon encore inconnus, notamment Lucario qui a un des rôles principaux, ça donnait une importance supplémentaire au film. Or si les jeux Diamant et Perle sont arrivés avec près d’un an de retard chez nous, le film en accusait trois, débarquant donc largement après les jeux. Sachant que Lucario a une classe folle et figure personnellement dans mon top 10 de mes Pokémon préférés, d’un point de vue marketing c’est à mes yeux une erreur monumentale, mais soit.

L’histoire démarre plusieurs centaines d’années avant notre ère alors qu’une guerre faisait rage. Aaron, protecteur du royaume de Cameran, va s’avouer vaincu devant la menace d’un affrontement dantesque aux portes du château, prenant ainsi la poudre d’escampette au moment crucial, allant même jusqu’à enfermer son fidèle compagnon Lucario dans son sceptre magique, ancêtre de la pokeball. Bien des siècles plus tard, alors que Sasha et ses amis assistaient à une commémoration en l’honneur d’Aaron, dont la légende raconte qu’il est le sauveur de ces terres, son aura va entrer en écho avec celle de Lucario, prisonnier du sceptre depuis tant d’années. Maître d’un arbre de vie gérant l’écosystème et la biodiversité de la région, Mew va se retrouver pourchassé et va prendre avec lui Pikachu, blessé alors qu’il tenter de le protéger. Sasha et Lucario vont donc faire équipe pour retrouver Pikachu et tenter de percer les mystères du passé.

Dès l’introduction je me suis immédiatement rappelé pourquoi j’aimais tant ce film : outre le fait qu’un véritable effort a été fait, tant en terme de narration que de profondeur scénaristique, j’y ai vu les prémices de la grandeur. Pour ceux qui ne le savent pas, j’ai fabriqué sur une bonne centaine d’heures une introduction à l’univers Pokémon grâce à RPG Maker VX : Le Chemin de l’immortel. Si bien sûr le film ne s’accorde pas une telle extravagance en imaginant à la fois un univers héroïque-fantaisie cohérent et une explication rationnelle au monde des Pokémon et son fonctionnement, mettre en avant une guerre et des morts, que ce soit chez les humains et chez les Pokémon, c’est déjà énorme. Bon après, le reste de l’histoire ne vole pas bien haut. On s’en tient au strict minimum ; la Team Rocket est un boulet insupportable, traîné depuis bien trop longtemps et qui n’a jamais fait rire personne ; Sasha et ses compagnons n’ont nulle introduction, faisant que ceux arrivant en cours de route seront un peu paumés ; la fin se sent venir à des kilomètres ; et au bout du compte on ne comprend pas pourquoi la fille en avait après Mew ni pourquoi cette grosse lavette censée être l’un des Pokémon les plus forts qui soient ne se bat jamais. Oui mais voilà, le tournoi avec de la bonne grosse musique pop américaine marche du feu de dieu, Lucario a une classe folle, les attaques des trois légendaires (Regice, Rgisteel et Regirock) donnent la chair de poule et artistiquement l’arbre de vie est dingue. On y retrouve des visuels vertigineux dignes des meilleurs jeux d’aventure style SF ou fantastique, et en terme de mise en scène le film est très efficace. Un écrin sublime pour une histoire sombre et bien meilleure que d’habitude, et même si j’ai raté quelques films entre le 10ème (oui oui, à l’époque je les regardais religieusement chaque année) et Je te choisis (le 20ème), voilà assurément le plus abouti de tous les films Pokémon, de très loin.

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