Spider-Man : Far From Home

Spider-Man : Far From Home
2019
Jon Watts

Alors que toutes les sagas super-héroïques du MCU vont faire un break de deux ans suite à l’apogée de dix ans de teasing puis la conclusion de l’arc Thanos dans Avengers Endgame, ne connaissant qu’un spin-off sur un personnage secondaire et l’introduction des Éternels en 2020, il restait un tout dernier film pour clôturer cette ère. Après une sympathique introduction dans Civil War, le tisseur de toiles avait réussi à voler plus ou moins de ses propres ailes avec succès. Malgré une présence limitée, l’aura de son mentor était omniprésente et faisait partie de ce qui fonctionnait le mieux dans le film, c’était donc le moment de vérité avec cette suite où il est désormais « seul », mais heureusement l’univers connecté n’est pas oublié.

Comme le hasard fait bien les choses, suite au claquement de doigts de Thanos, tous les personnages importants d’Homecoming ont été éclipsés (sauf Happy (Jon Favreau)), se retrouvant donc quatre ans plus tard comme si de rien n’était – enfin ça n’est pas si mal géré, moins apocalyptique que dans Endgame alors que la moitié subsistait – et reprend le cours des choses (aucun impact donc sur tante May (Marisa Tomei), prenant les choses avec humour et détachement). On suivra donc ici un voyage scolaire dans toute l’Europe, et alors que Peter Parker alias Spider-Man (Tom Holland) voulait profiter du voyage pour tenter sa chance avec MJ (Zendaya) dont il est tombé amoureux, Nick Furry (Samuel L. Jackson) et Maria Hill (Cobie Smulders) vont lui rappeler son devoir d’Avengers puisque le monde est la proie des élémentaires, des créatures hautement dangereuses d’un autre univers. Heureusement, Quentin Beck alias Mysterio (Jake Gyllenhaal), un super-héros venu de cette autre dimension, va lui prêter main forte.

Ne pas avoir d’enjeux colossaux était une bonne idée après le marathon Thanos, proposant donc un divertissement plus reposant pour un peu calmer le jeu et amener d’autres attentes sur la franchise. C’est aussi malheureusement à double tranchant : on oubli déjà le film pour se concentrer sur l’avenir, oubliant de lui conférer sa propre utilité au milieu de ce grand tout. Si le film possède cette même simplicité et efficacité qui a tant plu, elle rate certains coches comme celui de Mysterio, personnage très intéressant, un peu surjoué mais surtout mal exploité. Il s’y prend mal et peine à véritablement convaincre. Les élémentaires ne sont que prétexte à des effets-spéciaux tapageurs, perdant ce côté humain à humain du premier. La plupart des histoires annexes sont amusantes, mais à l’image du geek dans le fauteuil passablement relayé au troisième plan, il n’y a aucun impact à long terme. Pourtant, malgré tout ça on passe un bon moment, l’éclipse est plutôt bien gérée et l’idylle est mignonne et bien traitée, et puis surtout on garde énormément d’espoir pour la suite. Si avoir coupé la scène avec le début du générique est d’une bêtise sans nom, l’arrivée de Jonah Jameson (J.K. Simmons) est une excellente idée, et une fois passé la frayeur de la sortie du MCU suite à des histoires de gros sous entre Sony et Disney, les annonces pour la suite donnent le vertige. On pourrait avoir l’arrivée de tous les différents Spider-Man avec leurs différents interprètes dans un même film (d’autant que le futur Docteur Strange 2 semble teaser le multivers), et puis surtout le Daredevil de Netflix est en bonne voie pour être dans le prochain opus déjà programmé pour l’été 2021, et dieu sait qu’un avocat serait nécessaire vu la dernière scène. Un opus sympathique mais pas mémorable donc, mais la suite semble gageure.

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