Les Héritiers affamés


Les Héritiers affamés
1994
Jonathan Lynn

Sorte de course à l’héritage avant l’heure, le film étant sorti un an avant le célèbre jeu de société, le film s’était donc emparé le premier de ce « rêve » des plus macabres : hériter de quelqu’un, d’autant plus que pour hériter de quelqu’un il faut généralement être proche de lui. Dans la famille McTeague, tous bavent depuis des décennies sur la fortune colossale du vieil oncle Joe (Kirk Douglas), possédant une grande compagnie qui périclite, une immense demeure, des domestiques, piscine, terrain de golf, bowling à domicile, voitures de sport. Bref, le vieil homme suinte l’argent, mais tout autant l’avarice et le mépris. Personne ne trouve grâce à ses yeux, mais qu’importe, ce qu’il lui reste de famille guette sa future mort avec avidité. Seulement une ombre va se dresser au tableau : une petite arriviste qui fait les yeux doux au papy. Réelle menace à un héritage ardemment souhaité depuis des décennies, ils vont alors s’en aller quérir le seul qui pourrait raviver le cœur aigri du riche grabataire : Daniel (Michael J. Fox), le neveu perdu de vue.

Véritable flop au box-office (13 M$ à sa sortie, soit moins de 30 M$ aujourd’hui avec l’inflation), le film partait pourtant gagnant avec un concept cocasse et un casting d’envergure : une star montante au sommet de sa gloire et une légende du cinéma encore en pleine forme. Et pourtant, le film fut un échec puis est resté terré dans l’oubli le plus profond. Un triste sort et non mérité, car si effectivement le traitement est assez tiède, les coup-bas étant gentillets, pas de vrai complot meurtrier ou autre, et les rebondissements sont tous très prévisibles, il n’en reste pas moins que le film est efficace dans ce qu’il propose. Un film familial, potache, dynamique, drôle, et la carrière de Michael J. Fox en tant qu’acteur valide fut si courte que chacun de ses rôles fait plaisir, surtout qu’en l’occurrence on le sentait très investi.

 

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