Ticket To Paradise


Ticket To Paradise
2022
Ol Parker

Non, nous ne sommes pas encore sorti du Covid. Si quelques films cartonnent de temps à autre, il n’y a guère que les très gros blockbusters qui fonctionnent vraiment. Si les drames et les films d’animation sont ceux qui ont le plus souffert, du fait qu’une population de plus en plus âgée se soit mit aux services de streaming et home cinéma et que l’inflation fait que se faire un resto et un ciné parents et enfants est un luxe de plus en plus rare, les comédies ont un peu moins souffert, mais les flamboyants succès se comptent sur les doigts d’une main. Seul film du genre à avoir approché la sacro-sainte barre des fois trois (un studio ne recevant que 50% à domicile et 25-33% en dehors, il faut que grosso modo le ratio recettes / budget soit de trois pour que la seule sortie ciné génère des bénéfices), il est aussi la seule comédie romantique à avoir dépassé la barre des 100 M$ dans le monde (172) depuis trois ans, c’est dire à quel point le genre disparaît et n’attire plus les foules.

Toutes les histoires ne se terminent pas forcément bien. Ce fut le cas pour David (George Clooney) et Georgia (Julia Roberts), mariés il y a 25 ans, mais qui n’ont pas su préserver la flamme de leur couple. De leur union naquis Lily (Kaitlyn Dever), fraîchement diplômée d’une école d’avocat, qui fêta la fin de ses études en allant passer l’été à Bali dans les Philippines. Seulement pas de retour à la fin de l’été : ayant rencontré un beau jeune homme sur place, elle veut laisser tomber son brillant avenir pour simplement vivre son idylle et se marier. Pour ses parents, ce n’est que folie, et alors qu’ils ne peuvent plus se supporter, ils vont décider de faire fi de leur aversion pour remettre leur fille sur le droit chemin, ou chemin du droit, c’est selon.

L’âge d’or de la comédie romantique fut les années 90 et début 2000 où le genre représentait environ 7% des entrées, voir plus de 11% en 1999. Ce genre de film était classique, trop même. Depuis 2012, le public s’est peu à peu lassé, ou alors c’est l’offre qui a perdu en qualité. Toujours est-il que si le total de films sortis a plafonné vers les 700, le nombre de comédies-romantiques est passé d’une moyenne de 30 à 15, puis tout juste 28 en trois ans, pour une moyenne désormais d’à peine 1% des recettes. Et effectivement, ce film est aussi symptomatique d’un genre qui peine à se renouveler malgré à la fois le cadre enchanteur des îles, mais on a déjà notamment Amour et amnésie en décors similaire, et le duo d’affiche, toujours aussi bon. Un bel emballage pour un film cousu de fils blancs, qu’on semble déjà avoir vu avant même de le voir. Tout est attendu, prévisible, et c’est le piège indépassable. Ne pas faire la fin attendue serait une trahison, tous les films qui s’y sont essayé s’y sont cassé les dents, ou n’étaient pas des comédies, mais de l’autre côté être trop prévisible est lassant. Et quand bien même, le film part avec un postulat sali : même s’ils se remettent ensemble, ils ont déjà divorcé, le lien sacré fut brisé, rendant la fin heureuse incertaine et faisant de toutes les années passées un immense gâchis. Oui, le film est drôle, les paysages magnifiques, le duo quinquagénaire attendrissant, mais pas l’ombre d’une idée originale, et on a vu tellement mieux dans le genre.

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