Adieu Les Cons


Adieu Les Cons
2020
Albert Dupontel

Sacré meilleur film aux Césars il y a deux ans, je ne m’étais pas rendu en salles lors de ses dix jours de sortie, et ensuite les cinémas ont fermé leurs portes pendant pas moins de sept mois, et j’étais comme beaucoup passé à autre chose. C’est au détour d’un long trajet en avion, face à un très pauvre catalogue, que l’envie de laisser sa chance au film m’est venue. Eh bien rarement un film n’aura été aussi surcoté.

On suit l’histoire de Suze Trapet (Virginie Efira), une femme ne s’étant jamais remise de la perte de son fils quand elle avait 15 ans. Non pas qu’il est mort, mais face à la pression sociale et familiale, elle avait dû l’abandonner, et trente ans plus tard, atteinte d’un cancer incurable en stade avancé, l’envie de savoir ce qu’il est advenu de son petit bonhomme la rattrape. Elle profitera d’une tentative de suicide ratée d’un employé d’une agence d’archivage (Albert Dupontel) pour le kidnapper et l’obliger à l’aider.

Outre le postulat assez grotesque, une femme se barre tranquillement avec l’homme suspecté d’avoir déclenché une fusillade, le développement du film est particulièrement stupide. Non pas que l’idée de retrouver son fils ou d’enquêter dessus le soi, mais c’est la façon de faire qui est foncièrement ratée. Tout se résume en du « ta gueule c’est informatique » à base de piratage comme dans les années 80 où l’on pouvait tout faire avec un ordi. Le ridicule est absolu, de même que la façon dont tout le monde se retrouve sans cesse. Rarement vu un scénario aussi maladroit ou fainéant. Le pire viendra de la fin, alors qu’on est censé apporter une conclusion à toutes les enquêtes, la dernière quête, le film se refuse à apporter une fin satisfaisante en s’auto-sabordant avec un retournement sortant littéralement de nulle part. Bientôt la barre des 90 minutes ? Surtout pas, saccageons tout avant ! Et l’enquête ? Bah finalement non. Pourtant le film est superbement réalisé, le potentiel émotionnel est là avec la recherche de l’enfant perdu avant la mort imminente, mais le coche est à moitié raté, et pour l’humour on repassera, pas un sourire. Une idée sympathique, quoique classique, mais une narration grotesque quand elle n’est pas simplement mauvaise.

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