Alibi.com 2
2023
Philippe Lacheau
Considérée comme parmi les sauveurs du cinéma français, la bande à Fifi a non seulement réussi à chaque fois à rentabiliser leurs films, avant, pendant et après Covid, dans un paysage cinématographique où moins de 15% des œuvres atteignent ledit seuil de rentabilité. Mais plus encore, en concurrence directe (seconde semaine) avec le dernier mastodonte Astérix, le film a réussi un triple exploit : faire autant d’entrées avec un budget cinq fois moindre, faire mieux que le premier Alibi.com, et de fait devenir le plus gros succès de la bande avec plus de 4,2 millions d’entrées. Une belle consécration, mais probablement plus due à la sympathie pour la bande et le rejet massif pour l’énième navet estampillé gaulois moustachu que pour les réelles qualités du film.
Malgré la fin du précédent film, pas d’agence de rencontre en remplacement, juste rien. Grégory Van Huffel (Philippe Lacheau) erre sans but, mise à part son amour pour Flo (Élodie Fontan), qu’il souhaite épouser. Problème, cette dernière insiste pour que ses beaux-parents viennent, sans savoir que ces derniers (Arielle Dombasle et Gérard Jugnot) sont respectivement une actrice porno et un escroc. Exactement le genre de choses qui insupporteraient les parents de la future mariée (Didier Bourdon et Nathalie Baye). Seule solution ? Rouvrir Alibi.com et se trouver de faux parents.
Plus grand, plus fort, plus drôle ? Oui et non. C’est à la fois leur film qui m’a fait le plus rire et que j’ai trouvé le plus inégal. Beaucoup de passages très drôles, comme le costume à l’envers, voire déjà cultes comme abibi.com avec Gad Elmaleh, et d’autres qui vont juste trop loin dans le malaise ou la bêtise pour fonctionner. J’ai par exemple soupiré face à la tondeuse, mais surtout le gag de fin qui a failli tout saccager. Plus de rires que jamais, mais trop de passages déplaisants, trop vulgaires, gratuits ou débiles. Il aura manqué un garde fou, et beaucoup de potentiel non exploité. Tarek Boudali et Julien Arruti sont moins présents, moins drôles, le coup du retour de Medi Sadoun fait écho à ce qu’il y avait de moins bon dans le premier opus, et plus globalement le concept est moins utilisé et le scénario moins travaillé. Une énorme barre de rire, mais pas toujours aboutie ou inspirée.