Léon


Léon
1994
Luc Besson

Considéré par beaucoup comme l’un des meilleurs films – ou l’un des seuls bons ? – de son réalisateur, il a sans contestes marqué son époque et donné une certaine ascension aux carrières de tous ceux impliqués, que ce soit Luc Besson ou le duo de nettoyeurs. Entre les différentes polémiques qu’il a suscité, le passif du réalisateur et le temps faisant son affaire, le confronter à une vision actualisée s’imposait.

La vie peut souvent être dure, et c’est à seulement 12 ans que la jeune Mathilda (Natalie Portman) va voir la sienne se faire détruire par un psychopathe (Gary Oldman), n’ayant pas apprécié que son père lui vole de la drogue. Bilan ? Son père, sa belle-mère, sa demi-sœur et son frère, tous abattus. Elle sera alors recueillie par Léon (Jean Reno), un « nettoyeur » (tueur à gage).

Difficile de ne pas penser à mal en sachant tout ce qui entoure le film. Le réalisateur, alors âgé de 34 ans, sortait à l’époque avec Maïwenn (qui joue une prostituée dans la séquence d’ouverture), âgée de 17 ans, et avec qui il était depuis déjà trois ans. Sachant qu’il recommencera quelques années plus tard avec l’actrice des Resident Evil, elle aussi âgée de 14 ans au moment de leur rencontre, on ne peut que voir la projection des pulsions malsaines du réalisateur quand il raconte une histoire d’un homme d’un certain âge prendre son son aile une très jeune fille, qui tout du long s’habillera malgré ses 12 ans comme une prostituée, dira moult répliques ignobles, surtout sexuelles, et tombera sous le charme de son père de substitution. Juste glauque.

Heureusement, si Luc Besson est une ignoble personne, ce ne semble pas être le cas de Jean Reno, qui réussi à sauver une histoire à tendances très déviantes. Grâce à sa candeur naturelle et sa bonté qui rayonne, il arrive à nous sortir de ce piège à vomir fantasmé par le réalisateur, pour nous concentrer sur une fille détruite, ayant eu la malchance de grandir dans un cadre pourri, et qui va essayer de faire son deuil et de se reconstruire. Le charisme des acteurs fait un taf énorme, et pour le reste il faudra se contenter d’un récit pas toujours passionnant et bien trop prévisible. Même la bonne idée de fin est gâchée par la dernière confrontation, mais cela règle néanmoins le problème de l’ambiguïté malsaine. Reste un film d’action lambda, dont la seule originalité est la projection pervertie d’un esprit malade. Si pour ma part la filmographie du réalisateur ne mérité pas tellement de s’en souvenir, ce film est clairement son plus surcoté.

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