Super Mario Bros, le film


Super Mario Bros, le film
2023
Aaron Horvath, Michael Jelenic

Dire que le film est un immense carton serait un doux euphémisme. Plus de 7,2 millions d’entrées en France, 574 M$ aux Etats-Unis et 1,35 milliards dans le monde, ce qui en fait le second plus gros succès de tous les temps pour un film d’animation derrière seulement la suite de La Reine des Neiges, mais largement numéro un au niveau bénéfices, son budget étant pratiquement la moitié et ayant fait bien plus sur le sol américain où les frais de distribution sont moindre. Est-ce parce qu’on ne présente plus le petit plombier moustachu aux centaines de millions de jeux vendus ? Est-ce parce que le studio Illumination est à la tête de la saga Moi, moche et méchant, la plus lucrative saga d’animation de l’histoire ? Probablement un peu des deux, et surtout une bande annonce qui avait mit tout le monde d’accord à sa sortie.

Si les jeux Mario n’ont pour ainsi dire jamais eu de scénario en dehors de certains opus secondaires comme Mario RPG ou les Mario et Luigi, le concept est généralement un jeu de plateforme sans histoire où le principe est simplement d’aller jusqu’à l’arrivée, enchaîner les niveaux jusqu’à délivrer la princesse, pour grossir le trait. Ici, Mario et Luigi sont de vrais humains du monde normal, essayant de percer comme plombiers à Brooklyn. Un beau jour, ils vont tomber dans un tuyau magique, les emmenant dans des royaumes magiques ou maudits, en pleine crise alors que le méchant Bowser s’est accaparé une étoile et tente de mettre la main sur la princesse Peach du royaume champignon.

Tout d’abord, félicitons le studio Illumination pour le bond en avant réalisé : le film est incroyablement beau comparativement à leurs précédents films. Non seulement il y a le travail de design aidé par les décennies d’inspiration chez Nintendo, mais même au niveau des décors et de la finesse de modélisation, c’est largement mieux que tout ce qu’ils ont fait avant. C’était d’ailleurs le point qui a le plus rassuré à la sortie de la première bande-annonce, qui explique en grande partie l’engouement initial. Ensuite, le fan service est omniprésent, que ce soit dans les musiques ou les clin d’œil / utilisation de certains jeux phares, et l’utilisation est à peu près justifiable et pas trop mal amenée. Reste que ça sera assurément un problème pour ceux n’ayant pas grandi avec. Pour l’histoire, c’est le strict minimum, et rien de bien transcendant, sauf qu’à ma connaissance Bowser n’a jamais nourri de passion romantique pour Peach, bien que ce soit ce que beaucoup se sont imaginés. En parlant de la princesse, cette dernière rayonne, trouve une vraie utilité et n’est plus la demoiselle en détresse à sauver, chose impensable en 2023. Le film est donc beau, certains vont jubiler des innombrables références, et on passe globalement un bon moment, même sans être spécialement fan des jeux Mario. Reste quelques lenteurs, une aventure qui tourne parfois au ralenti, et même un léger ennui vers le milieu, ce malgré une durée courte de moins de 90 minutes en enlevant le générique. J’attendais un peu plus qu’une pub géante faisant appel à la nostalgie, un film à part entière qui tienne mieux la route. Espérons qu’ils trouvent de vraies idées pour les futures suites, car avec un tel carton historique, non seulement le plombier reviendra, mais on sait déjà que quatre autres projets de l’écurie Nintendo sont en projet, avec assurément Zelda parmi eux.

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