Les Evadés


Les Evadés
1995
Frank Darabont

Semi-échec commercial à sa sortie et pas spécialement acclamé par les critiques, le film a su gagner un statut culte avec le temps. Présent dans presque toutes les catégories aux Oscars, il reparti bredouille, mais gagna avec l’âge le cœur des spectateurs. Vu pour la première fois il y a plus de vingt ans, je ne l’avais encore jamais revu depuis, ayant forgé dans mon esprit l’image d’un plan d’évasion incroyable muri sur le long terme. Patience est mère de vertu. Mais depuis, moult d’excellents films du genre ont su se distinguer, et il était l’heure de vérifier si le maître du genre mérite encore ce titre.

Employé de banque marié et bien sous tous rapports aux premiers abords, Andy Dufresne (Tim Robbins) va être condamné à la prison à perpétuité pour le double meurtre de sa femme et son amant. Fou de rage, voyant sa femme avec un autre, il serait passé à l’acte ? Non, il clame son innocence, mais faute d’autre suspect, c’est lui qui sera envoyé au centre pénitencier de Shawshank pour y purger une peine jusqu’à sa mort. Il y fera notamment la connaissance de Red (Morgan Freeman), un des tauliers de la prison, là depuis près de trente ans.

Le film réussi pleinement son objectif : montrer que le criminel n’est pas toujours celui qui est pointé du doigt, que la justice est imparfaite à l’image des hommes, mais que la rédemption est toujours possible (d’où le titre original, The Shawshank’s Redemption). Le plan est vraiment excellent, on s’attache aux personnages, charismatiques et au passé intéressant, bien que pas tellement développé. Alors que le titre français vend quelque peu la mèche, on se demande toujours comment les choses vont évoluer, si Andy se domestique, s’il compte encore sur la justice ou non. Notre imagination ira peut-être trop loin, ce fut mon cas en croyant qu’il mentait au moins partiellement sur les enveloppes, mais aucune révélation à ce niveau là. Du plan assez « simple » au final, mais le vrai et unique problème du film sera son rythme. Pas vraiment de souci d’action ou de déroulé, mais un acte de trop au niveau du montage : celui du jeune Tommy. Tout ce pendant du récit sonne de trop, les thématiques sont redondantes, les points d’injustice soulevés étaient déjà acquis à la cause, ne faisant que rallonger l’attente du dénouement pour une histoire qui aurait été bien plus efficace avec une demi-heure de moins. Un grand film avec un casting excellent, une histoire captivante, mais un peu long dans son dernier tiers.

 

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