Action ou vérité


Action ou vérité
2018
Jeff Wadlow

Même titre, même concept, même adaptation, mais pas même film et surtout pas même qualité. Six ans après l’atroce Action ou vérité, c’est cette fois le célèbre studio Blumhouse qui roule sur le genre horrifique depuis plus d’une décennie avec d’innombrables succès comme la saga Insidious ou les Conjuring, qui s’attaque au fameux jeu qui remonterait au début du XVIII° siècle selon les historiens. On pouvait difficilement faire pire que la purge catholique de 2012, donc la pression était pour le moins des plus faibles.

En plein Spring Break à Mexico, une bande d’amis étudiants va se laisser emmener par un inconnu dans une église abandonnée pour y jouer au dit jeu « action ou vérité », où le concept est donc de soit effectuer une action (souvent sexuelle vu le contexte des soirées alcoolisées) soit dire une vérité (bis repetita). Seulement voilà, même des jours après la soirée, le jeu ne s’arrête jamais, continuant inlassablement à harceler les participants au travers de manifestations surnaturelles, poussant toujours plus loin dans les actions à réaliser, les mettant un peu plus en danger ou leur entourage à chaque passage.

Le concept a toujours eu du potentiel, mais pour pousser l’idée plus loin, avec un principe de malédiction les poursuivant, le film embrassera pleinement l’horrifique et le surnaturel. Comme toujours, les jeunes ne le sont pas autant qu’ils le devraient (presque dix ans de plus que leurs personnages en moyenne) et sont des stéréotypes ambulants (l’ingénue, la chaudasse, la cruche, le BG, le pervers, le pédé, le manipulateur, … ), mais cela permet de vite les identifier pour se concentrer sur la menace invisible et froide comme la mort. En termes d’ambiance teen-movie, impact horrifique et qualité de réalisation, le film s’en sort très bien, à peu près au niveau d’un Happy Birthdead pour rester dans les productions du même studio. Plus angoissant peut-être d’ailleurs, le temps étant ici linéaire, chaque action a un impact définitif. Seulement voilà, impossible de faire l’impasse sur la fameuse fin, unanimement décriée à juste titre tant elle est débile et sort pratiquement de nulle part. Surtout qu’elle est incohérente avec le premier défi « vérité » sur le choix à faire entre deux masses de population, puisqu’au final le fin va à l’encontre absolue de ça. Un film très bon pendant 99% du récit, puis qui bascule dans un choix particulièrement néfaste à la toute fin. Dommage, mais le film reste malgré tout très divertissant.

 

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