Crazy kung-fu


Crazy kung-fu
2005
Stephen Chow

A deux un an après le succès de Shaolin Soccer qui avait réussi à légèrement dépasser les frontières d’Hong-Kong pour atteindre les 42 M$ pour un budget quatre fois inférieur, et restant à ce jour son plus gros succès en France, son réalisateur signait un retour tonitruant avec une comédie d’action ayant marqué son époque avec le fameux « gang des haches », dépassant le seuil symbolique des 100 M$, dont 17 M$ aux Etats-Unis (contre largement moins de un million pour son précédent film, ce qui représente une hausse spectaculaire, certes sorti avec deux ans de retard). Si depuis le réalisateur / acteur a encore marqué l’histoire, notamment avec The Mermaid qui fut le premier film de l’histoire à atteindre les cent millions d’entrées et 500 M$ sur le seul sol chinois, au niveau international c’est probablement son film le plus connu et reconnu. Comme quoi, on regardait pas mal de merdes quand on était petits…

L’histoire est aussi bordélique qu’improbable : le terrible gang des haches sème la terreur partout. Réellement partout ? Non, une troupe d’irréductibles gaulois paysans vont leur tenir tête grâce à des experts en kung-fu.

Bigre que le film a atrocement vieilli. Dès la scène d’ouverture, les incrustations sur fond vert avec multiplication numérique des figurants arraches les yeux, mais ça ne sera rien face aux ralentis, combats et effets spéciaux d’un autre âge. Difficile à croire que le film n’a même pas 20 ans tant on se croirait devant une série B des années 70, max 80. J’ai peut-être rit enfant devant la course de Bip bip et le Coyote, mais plus maintenant. Le film explose constamment le compteur de gêne, de bêtise et d’absurdité, sacrifiant aussi souvent que possible la cohérence. Certains diront que le film est incroyablement généreux, fou et débordant d’idées de cinéma. Et dans l’absolu ce genre d’histoire et de délire serait probablement bien passé en animation ou avec un budget très costaud, mais pas là, pas en live avec des acteurs rincés et un budget n’arrivant pas à grand chose. J’ai souffert tout du long, hermétique à l’humour, gêné par les effets spéciaux, exaspéré par le cabotinage outrancier. Et quand bien même, l’histoire n’a aucun sens, il semblerait que plus un personnage est laid, vieux et sans charisme, et plus il possède des pouvoirs divins. Le personnage « principal », qui ne le devient qu’à vingt minutes de la fin, possède une évolution de personnage absurde, passant immédiatement de connard fini à réincarnation de Bouddha en l’espace d’une minute sans aucune raison. Adulé pour son délire absolu ou sa nullité nanardesque, le film est devenu avec les années une purge qui a perdu toute sa saveur.

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