Le Téléphone de M. Harrigan


Le Téléphone de M. Harrigan
2022
John Lee Hancock

Sérieusement ? Voici sans doutes l’un des plus grands mensonges cinématographique que j’ai vu de ma vie, et c’est un postulat qui de fait créé une attente à laquelle le film ne répondra pas. Donc disons-le directement : non, ce n’est ni un film d’horreur ni un film fantastique, mais un film sur le passage à l’âge adulte et l’acceptation de la mort, tout ce qu’il y a de plus banal et profondément ancré dans le quotidien. De quoi partir sur de mauvaises bases.

On suivra le jeune Craig (Jaeden Martell), qui se verra proposer par un certain Mr Harrigan (Donald Sutherland) un drôle de petit boulot : lui faire la lecture, trois fois par semaine. Tout d’abord exutoire pour oublier la mort de sa mère, Craig y prendra rapidement goût, fasciné par un vieux gripsou reclus mystérieux, et passionné par les différents ouvrages dont il se fera le narrateur.

Que ce film est malhonnête, c’est incroyable. Classé par Netflix en « horreur / drame », le film n’a absolument aucun registre en commun avec le genre horrifique, que ce soit dans ses thématiques ou sa mise en scène. Pire, sur l’affiche on parle directement de la mort dudit Mr Harrigan, qui n’est clairement pas un postulat de départ, loin loin s’en faut puisque l’événement arrive à un peu plus d’une heure de film, alors même que ce dernier fait 1h39 quand arrive le générique de fin. Le film se vend donc sur des mystères, qui soit n’en sont pas, soit ne sont pas traités. Le fameux « téléphone » ne sera jamais expliqué, n’aura aucune source surnaturelle, juste du piratage ou des bugs. Pire, l’armoire interdite, source de tant de théories, sera révélée vers la fin avec un niveau de déception sans commune mesure : ras, rien à signaler. Juste ahurissant, circulez rien à voir. Ce qui est censé être le sujet même du film ne démarre que très tardivement, reposant exclusivement sur des coïncidences au final sans intérêt. Tellement vide que la toute fin essaye de raccrocher les wagons avec le message sur l’évolution technologique, d’un niveau d’écriture abyssal. Alors non, le film n’est pas mal fait en dehors de son écriture, les acteurs sont bons, la mise en scène solennelle et décalée, très Sundance dans l’ambiance. Mais tout ce savoir faire n’est au service d’absolument rien. Le rythme est effroyable, et le film brasse de l’air. Rarement un film n’aura eu à ce point rien à dire.

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