Ah ! si j’étais riche


Ah ! si j’étais riche
2002
Michel Munz, Gérard Bitton

Dans notre monde capitaliste, s’il y a bien une chose qui fait rêver, c’est l’argent. Entre l’obsolescence programmée et la course aux performances, que ce soit la voiture, l’électroménager ou autres appareils électroniques, outre l’évident coût de l’habitation, ce qui sont nos accessoires du quotidien ont aussi un coût très élevé, voir de plus en plus élevé. Phénomène marginal qui ne passionnait pas tellement les foules dans le temps, de nos jours, face à des prix toujours plus élevés, toujours plus d’objets de convoitise, et une évolution de déclassement progressif où chaque nouvelle génération vit dans un logement moins spacieux que ses parents, le loto semble être, au delà du fantasme de richesse, la solution à tous les problèmes modernes. Envie de rouler électrique mais les véhicules sont hors de prix ? Soyez riches. Pas de temps pour les enfants ou vos loisirs ? Envie de voyager ?  D’avoir des animaux, une maison ? La richesse vous permet de tout simplement prendre le temps de vivre.

Endetté, galérant dans son boulot, se privant de tout et en instance de divorce avec sa femme (Valéria Bruni Tedeschi) qui ne supporte plus cette vie de souffrance, Aldo (Jean-Pierre Darroussin) va être l’heureux élu des dieux, gagnant 10 millions d’euros au loto. Que faire de tout cet argent ? Outre le pouvoir de prendre le temps de vivre, il va surtout s’en servir pour sauver ses amis du chômage et se venger de l’homme qui les a mis à la porte et qui se tape sa femme : Gérard (Richard Berry).

Bien sûr, quand on s’imagine gagner au loto, on pense directement à la méga villa au bord de l’eau avec port privé, cours de tennis et compagnie. Mais si l’argent a bien un pouvoir, au delà de l’oisiveté et le bling-bling, c’est de donner l’opportunité de résoudre tout ses problèmes. En l’occurrence, il s’en servira, après l’errance de ne pas trop savoir que faire (dîners luxueux, montre et costume sur mesure et autres expressions ostentatoires de richesse), pour aider ses amis et monter un projet professionnel, et éventuellement reconquérir sa femme. Car oui, il est facile d’aimer quelqu’un de riche, biaisant toute potentielle relation, donc autant miser sur une personne qui a su nous aimer avant. En cela, l’écriture du film est assez bonne, et à moins de fracasser le budget du film pour sortir de la grosse maison et du voyage, ce qui donnerait Les Tuche, c’était un bon compromis pour montrer comment ce miracle permet tellement d’opportunités, notamment pour se reprendre en main et reprendre le contrôle de sa vie. La science est catégorique : oui, l’argent fait le bonheur, dans la mesure où tous les besoins de base sont remplis et qu’un foyer ne se sent pas bridé dans ses envies. Le chiffre magique se situerait aux alentours des 7000€, donc 14K pour une famille, soit 168K par an. Autrement dit, la somme de 10M couvre justement les dépenses parfaites pour une famille sur toute une vie. C’est dire à quel point 99% des foyers doivent faire attention et gérer un budget freinant leur bonheur. Un film prévisible et facile, mais pertinent et efficace.

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