Tyler Rake 2


Tyler Rake 2
2023
Sam Hargrave

Malgré une qualité assez limitée, le succès fut largement au rendez-vous pour Netflix tant Tyler Rake premier du nom s’est aisément trouvé une place dans le top 10 de leurs films les plus vues de l’histoire de la plateforme. Du bon gros blockbuster bien bourrin, mais assez désuet dans les faits, reprenant les clichés habituels des actionners des années 80. Le potentiel était lattant, et clairement cette suite avait une bonne marge pour réellement proposer du divertissement pleinement abouti.

Comme le laissait supposer la scène post-générique du premier (avec Idris Elba, le liant de la franchise), Tyler Rake (Chris Hemsworth) a certes morflé, mais il s’en est sorti. Malgré de lourdes blessures et une rééducation difficile, quand son ex-femme (Olga Kurylenko) va l’appeler à l’aide pour secourir sa soeur et ses enfants, Tyler n’hésitera pas à reformer son équipe avec Nik (Golshifteh Farahani) pour une nouvelle mission d’extraction. Cette fois, la cible est retenue captive dans une prison, et est la cible du plus dangereux groupe mafieux de Géorgie.

Sans aller jusqu’à dire que j’y allais à reculons, clairement mes attentes étaient basses. Mais très vite, le film va montrer qu’il en a dans le ventre : la scène dans la cours de la prison fait déjà figure de claque historique. C’est presque toute l’évasion de la prison qui sera montée en plan-séquence, d’une violence inouïe et d’un rythme enragé. On retient son souffle, et c’est vraiment dantesque, tout en restant à hauteur d’homme (dans le sens plausible également). La suite n’aura de cesse que de proposer une grande variété de décors, de situations et d’armements. Une vielle usine, un train sous la neige, des immeubles à Dubaï : le film se renouvelle sans cesse, alternant course poursuite, fusillade, roquettes, hélicoptère, grenades, combat à l’arme blanche, etc. L’histoire est passablement convenue, cousue de fils blancs, mais rien de rédhibitoire, on est directement embarqué par la virtuosité de l’action. Et le film ne tombe pas non plus dans l’écuelle de la surenchère débile, même si le dernier acte ajoute un cran dans l’exubérance des armes employées, on retournera toujours à l’échelle humaine, du face à face haletant. Si aux premiers abords l’écriture peut sembler paresseuse, le film est incroyablement bien fichu sur sa mise en scène, ses décors, ses effets spéciaux. Que ce soit sur le rythme, l’action, la réalisation, et alors que le budget reste très modeste (65 M$), le niveau est juste stratosphérique. Sans un scénario plus abouti, on ne criera pas au chef d’œuvre, mais la maîtrise d’exécution force le respect. Un défouloir d’adrénaline incroyablement efficace, très largement au dessus de son prédécesseur.

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