Gone Baby Gone


Gone Baby Gone
2007
Ben Affleck

Tout premier film en tant que réalisateur pour Ben Affleck, qui signera ensuite coup sur coup des films acclamés, certains l’ayant même amené jusqu’aux Oscars, avec pour ses débuts une adaptation d’un type qui a l’air sacrément joyeux, l’écrivain Dennis Lehane à qui l’on doit Mystic River. La thématique restera là aussi la même : de sombres histoires de famille, de l’enquête, le tout s’axant autour de la pauvreté et surtout une fille disparue.

Mère vraiment pas fréquentable dont le mari s’est barré, Helene (Amy Ryan) avait l’habitude de laisser sa fille de quatre ans vagabonder un peu toute seule, car quand elle ne l’amenait pas dans des braquages ou autres joyeusetés, ses grandes passions dans la vie sont boire et se droguer, avec souvent les jambes écartées pour payer tout ça. Un beau jour, sa fille va disparaître et pas la moindre piste à l’horizon. Pour aider la police (incluant Morgan Freeman et Ed Harris), la sœur de la mère et tante de la disparue va demander de l’aide à Patrick (Casey Affleck) et Angie (Michelle Monaghan), un duo de détectives privés ayant l’avantage d’être du quartier, et donc plus à mêmes de délier les langues.

Revenant visiblement de loin, les frères Affleck avaient à cœur de montrer l’enfer de leur enfance, dans un quartier ravagé par tout ce qui est possible et imaginable : pauvreté, alcoolisme, drogues, banditisme, kidnapping, pédophilie et meurtre. Le loto gagnant de la vie de merde. Pour nous plonger dans la bonne humeur de ce milieu réjouissant, la disparition d’une petite fille est une porte d’entrée des plus sympathiques. Pour ma part, ce n’est pas le genre d’ambiance qui m’intéresse, mais ça n’est pas gage de qualité. Au contraire, l’enquête est assez différente de par son mélange professionnel / amateur de la rue, et l’écriture du film laisse d’abord circonspect, avant d’un peu plus convaincre au global. En effet, l’enquête sur la fille se résout au beau milieu du long-métrage, nous prenant de cours et nous laissant un peu estomaqué : que raconter après ? Il y aura effectivement plus à découvrir, et le récit sera moins prévisible et linéaire que Mystic River par exemple, mais n’en aura pas non plus l’impact ou la qualité d’interprétation. Car outre une morale inconstante voir incohérente, le casting n’est pas toujours très convaincant. Déjà insupportable sur le papier, le personnage de Patrick est de surcroît interprété par un Casey Affleck amorphe antipathique au possible, décuplant le côté insipide et stupide. Une histoire bien ficelée, riche en rebondissements et avec un axe original, solide dans son exécution et qui de facto est un très bon film, mais qui personnellement m’a laissé en dehors à cause de son cadre peu reluisant, sa morale incohérente, et surtout son personnage principal insipide semblant continuellement défoncé.

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