Yannick


Yannick
2023
Quentin Dupieux

Les blagues les plus courtes sont les meilleures, sauf quand il s’agit de Quentin Dupieux, l’une des si ce n’est La plus grande fraude de l’histoire du cinéma. C’est sûr, l’art c’est subjectif, mais trop c’est trop. Spécialiste des films débiles sans le moindre fond si ce n’est du surréalisme gratuit au service d’absolument rien, le réalisateur a toujours sorti des concepts farfelus d’un absurde plus abrutissant qu’autre chose, se payant le luxe d’être d’un ennui profond alors que ses films ont déjà du mal à atteindre les 60 minutes. Oui mais cette fois c’est différent, il a fait un vrai film, ou du moins c’est ce que les gens en ont dit, le décrivant comme réellement accessible contrairement à d’habitude. Certes…

Dépressif et un peu limité intellectuellement, Yannick (Raphaël Quenard) s’était rendu pour la première fois de sa vie au théâtre pour se détendre et oublier ses problèmes du quotidien. Seulement voilà, après avoir subit le début de la pièce et commençant à réaliser que l’ensemble sera tout simplement merdique, il va interpeler les comédiens (Pio Marmaï et Blanche Gardin) pour leur demander d’arrêter le massacre.

Comment les gens ont-ils pu s’enthousiasmer à ce point pour un film si médiocre ? Alors oui, un type un peu fou / excentrique / demeuré qui stoppe une pièce de théâtre pour en prendre le contrôle, c’est une belle idée sur le papier, mais le film n’en fait pas grand chose. Ou si justement : du classique à outrance. Car au final, qu’est-ce que le film si ce n’est un énième drame social français ? Des gens qui se crient dessus, qui exposent leurs problèmes en mode craquage de nerfs, c’est typiquement le genre d’histoire qu’on voit non stop. Oui, la forme est originale, mais le fond est atrocement banal, pour ne pas dire chiant. La seule chose qu’on attend est la confrontation entre le spectateur mécontent et si oui ou non il serait capable de faire mieux. Point qui sera relégué au second plan derrière cette prise d’otage où la tension exposera la vraie nature et le cynisme de chacun. Pour les amoureux de théâtre, on est très largement en dessous d’un film comme La Vénus à la fourrure. Les acteurs sont très bons, sauf Blanche Gardin qui surjoue (expressément ?) atrocement, et malgré quelques longueurs (l’écriture du script notamment) la durée express permet de ne pas s’ennuyer, mais malgré l’idée de base alléchante, le résultat est assez quelconque.

 

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