Au-delà des lois


Au-delà des lois
1996
John Schlesinger

Quand on parle de peine de mort, un sujet met à peu près tout le monde d’accord : les actes pédophiles. Un sujet particulièrement d’actualité puisqu’hier a été adopté à Madagascar la castration chimique pour ce genre de crimes. Oui, mais que se passe-t-il quand la justice fait défaut ?

Imaginez le couple parfait d’américains, Karen (Sally Field) et Mack (Ed Harris), qui travaillent dur, ont une maison dans une banlieue chic et deux filles, dont la petite dernière va fêter son anniversaire. Leur aînée de 17 ans est rentrée un peu plus tôt ce jour-là, voulant justement aider pour préparer la fête. En plein appel avec sa mère, elle va ouvrir à la porte, tombant nez à nez avec un homme, qui va la violer et la tuer pendant que la mère assistera téléphoniquement à la scène, impuissante. Quel genre de monstre peut faire ça ? Robert Dood (Kiefer Sutherland), livreur identifié clairement comme de passage au moment des faits, et dont le test de sperme sera accablant : c’est lui. Peine de mort ? Perpétuité ? Que nenni, un vice de procédure lui permettra de s’en tirer sans rien, libre.

Le pitch du film est absolument atroce : une famille brisée par la pire des ignominies possibles, et qui sera une seconde fois traumatisée par une injustice flagrante concernant l’impardonnable. Le spectateur est donc là en quête de sang, de JCVD en sous-sol avec une perceuse, un marteau, des clous et autres idées de circonstance, avec bien sûr l’ordure suprême ligotée sur une chaise pour recevoir la justice divine. Pour ce qui est de dépeindre l’injustice, les défaillances du système ou la monstruosité de l’individu, le film est très réussi. Pour ce qui est du reste, le bilan est plus mitigé. On est loin d’un Death Wish au niveau efficacité, rythme ou satisfaction primale. Le film fait ce qu’on attend de lui, pas plus, et il prend bien trop son temps. Bien, mais on a vu mieux dans le genre.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *