Ghost


Ghost
1990
Jerry Zucker

Cas assez unique en son genre, le film fut complètement lynché par la critique à sa sortie, n’hésitant pas à le qualifier de bonne grosse bouse, et pourtant le public en a fait un classique instantané. Plus de 217 M$ aux Etats-Unis, 517 M$ dans le monde : un gigantesque carton, qui si on le rapporte à l’inflation, donnerait près de 1,3 milliard au box-office. Le milieu professionnel a même dû ravaler sa fierté et aller dans le sens du vent, en le nommant dans la plupart des catégorie dans les cérémonies, et repartant par exemple avec deux Oscars : meilleur scénario et meilleure actrice dans un second rôle pour Whoopi Goldberg. Une sacrée revanche, et son statut de film culte n’a pas faibli avec les décennies.

L’histoire démarre de façon assez tragique : alors qu’ils filaient le parfait amour, Sam (Patrick Swayze) et Molly (Demi Moore) vont se retrouver séparés par la mort. Lors d’une sortie ensemble, un voleur tentera de s’emparer de son portefeuille, et un coup perdu viendra mettre fin aux jours de Sam, abattu par balle. Mais au moment de monter au ciel, il sentira comme un besoin de rester aux côtés de Molly. Et effectivement, elle se pourrait bien être en danger.

Peut-être originale à l’époque, l’histoire est dans le fond assez basique : une affaire de détournement d’argent, de la trahison et de l’amour. La touche d’originalité vient de cet ange gardien, qui est en réalité un fantôme, qui devra trouver un moyen d’influer sur la vie matérielle. Difficile à dire avec le recul si tous les clichés du genre découlent de ce film, ou si celui-ci les usait déjà, mais dans tous les cas ils sont de fait très présents, rendant le déroulé assez prévisible. C’est d’ailleurs le principal problème : le film a vieilli, que ce soit par les clichés qu’il a inventé ou perpétré, mais surtout les effets spéciaux, qui aujourd’hui le rend un peu cheap. Reste une belle histoire d’amour touchante, et surtout des interactions avec la voyante tantôt drôles tantôt émouvantes quand elles le sont au service de la romance. Et bien sûr, cette chanson désormais indissociable avec son « Only You » : Unchained Melody de Righteous Brothers. Un peu kitch avec les années, mais toujours mignon.

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