La Demoiselle et le Dragon


La Demoiselle et le Dragon
2024
Juan Carlos Fresnadillo

Le mois de mars est décidément très chargé pour le géant du streaming Netflix, puisque deux semaines avant la gigantesque claque du Problème à 3 corps, qui se pose déjà là comme l’une des œuvres artistiques les plus abouties de la décennie, sortait un blockbuster particulièrement attendu, mettant en scène la fameuse Eleven de Stranger Things, désormais adulte. Que vaut cette version presque horrifique des contes de fée ?

Princesse d’un royaume à l’agonie où le froid a entraîné une spirale de déforestation dévastatrice, Elodie (Millie Bobby Brown) va recevoir une proposition de mariage tombant à pic, venant justement d’une contrée immensément riche (dirigée par Robin Wright), mais abritant un terrible secret. En effet, depuis des siècles, chaque génération doit sacrifier trois princesses en tribu à un dragon, et Elodie sera justement la prochaine.

Après 40 minutes à faire mumuse avec des décors tantôt convaincants, tantôt FX bien criants, on rentre enfin dans le sujet : le sacrifice, et donc Millie Bobby Brown en mode survie, pourchassée par une dragonne vicieuse qui aime jouer avec ses victimes. Un mix entre la poursuite du Basilic dans La Chambre des secrets et du pur horreur / survie à la The Descent. Avis aux claustrophobes cauchemardant de la spéléo, quelques passages seront rudes. Le rythme n’est pas toujours maîtrisé, l’héroïne galérant longuement, alternant entre sursauts de génie et erreurs stupides, et il faudra attendre la quasi toute fin pour qu’elle passe brutalement en mode guerrière, un peu trop sur-sexualisée d’ailleurs, finissant avec très peu de vêtements. Tout ça crée au passage une histoire un peu superficielle, basée sur l’absence de dialogue. Le côté fantastique n’est que peu exploité, mais le peu l’est très bien, que ce soit les chenilles ou surtout le dragon, assez bluffant visuellement. Comme quoi, les artistes VFX de chez Netflix font un travail bien meilleur que les derniers films de super-héros avec le quart du budget. En vrai le concept est plutôt bien tenu, difficile d’en espérer plus, donc autant savourer simplement un divertissement honnête, il serait éreintant d’être confronté à une révolution artistique chaque jour.

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