Tout sauf toi


Tout sauf toi
2024
Will Gluck

Depuis le Covid, et même plus généralement depuis pratiquement une quinzaine d’années, le genre de la comédie romantique n’attire plus vraiment les foules. Pour preuve, seuls deux représentants du genre ont dépassé la barre des 100 M$ dans le monde depuis cinq ans : Ticket to Paradise, et ce film dont il est question. Timide sortie à Noël dernier aux Etats-Unis, le film y a connu un maintient exceptionnel, multipliant son score de premier weekend par 15 (quand la moyenne tourne entre 2.5 et 3, et même plus de 4-5 en période de fête reste énorme) ! Dans le reste du monde ? Rebelote, notamment en France où il a multiplié son score de première semaine par plus de 6, avec là une moyenne tournant à 2-2,5, pour un total mondial de près de 220 M$. Le renouveau du genre ? Du tout…

Quiproquo, coïncidences et gros forçage. Rencontrés par hasard, Ben (Glen Powell) et Bea (Sydney Sweeney) vont se manger une vilaine combinaison de connerie et mauvais timing. Après une nuit ensemble, Bea va partir sans réfléchir, trop excitée à l’idée de raconter à sa sœur sa nouvelle rencontre prometteuse, et alors qu’elle revenait chez lui, comme par hasard la porte sera ouverte, Ben recevant la visite d’un ami, et elle surprendra une conversation où il parlera en mal de sa nouvelle conquête, désabusé de son réveil solitaire. Seulement voilà il se trouve que la sœur de Bea va se marier avec la meilleure amie (Alexandra Shipp) de Ben, obligeant les deux à se revoir alors qu’ils sont persuadés que l’autre le déteste.

C’est affligeant un scénario pareil. Tout repose sur un quiproquo débile, et derrière ils vont faire semblant de s’apprécier pour le bien du mariage. Et bien évidemment, à force de simuler des sentiments, ils finissent par émerger pour de vrai. Tout est archi prévisible à un point stupide, et les situations « comiques » sont une avalanche de mauvais goût, jouant énormément sur la gêne et l’humiliation publique, deux sentiments que je déteste. Et c’est là aussi très personnel, mais je trouve Glen Powell affolant de nullité : un faux charisme bidon, caricature d’homme parfait mais qui en ressort totalement vide. Le blague sur le cardio aurait pu marcher, mais l’acteur est trop mauvais pour qu’on y croit, et l’écriture de son personnage est littéralement anecdotique : l’histoire de sa mère ne sera jamais développée. Une absence totale de background des personnages qui pèse lourd, rendant l’attachement moindre. Si la star d’Euphoria rayonne, même Dermot Mulroney ne sauvera pas les meubles, l’écriture est juste abyssale. La réalisation est assez propre, les décors jolis, mais Ticket to Paradise faisait bien mieux en la matière, donc même en termes de production les arguments sont maigres. Mieux vaut se tourner vers Netflix décidemment, leurs programmes en la matière sont d’un niveau clairement supérieur, même les moins réussis.

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