Spenser Confidential


Spenser Confidential
2020
Peter Berg

Après de très fructueuses collaborations avec son acteur fétiche, qu’il retrouve une fois de plus évidemment, Peter Berg revient à sa spécialité : le grand spectacle, lui qui avait accouché du beau bordel aussi jouissif que récréatif Battleship. Cette fois il met à profit son savoir-faire pour le compte de Netflix, qui pour une fois rehausse sensiblement le niveau.

Trop c’est trop. Entre une affaire sur laquelle il bossait dur étouffée et une femme maltraitée, un beau jour Spenser (Mark Wahlberg) va décider de refaire le portait à son connard de patron, quand bien même il est un réputé chef de police. Un craquage qui lui vaudra ni plus ni moins que cinq ans de prison, et ce temps n’a visiblement pas du tout permis à la police de Boston de se remettre en question. Plus pourri que jamais, son ancien patron sera retrouvé mort, la tête tranchée, avec un autre ancien collègue s’étant apparemment « suicidé » la même nuit. Pas le temps de jouir de sa liberté retrouvée, son instinct d’inspecteur va prendre le dessus.

Je dois avouer que le film m’a surpris à plus d’un point, en bien. J’ai d’abord cru à un film tiré d’une série, ou d’une adaptation d’une saga littéraire tant le film possède un vrai univers avec des personnages intéressants, bien écrits, et avec un vraie richesse de fond omniprésente. Ca fourmille de détails de partout, tout est intéressant, développé et utile. Rien de fou ou tellement original, mais dans une aire de consommation et blockbusters décérébrés, voir une réelle écriture réfléchie et aboutie, c’est rare. Un mélange d’actionner ultra généreux des années 80 avec de l’enquête un peu à la Die Hard, où le héros est plus dans la réaction que la réflexion, ayant toujours deux trains de retard sur tout le monde, sorte de looser magnifique mais qui aura à la fois de la chance et un talent certain pour s’entourer de gens non moins chanceux mais surtout bien plus débrouillards. On pense notamment au personnage incarné par le colosse Winston Duke, sidekick aussi attachant qu’amusant, avec un style d’humour moins frontal que Spenser, donnant une belle variété de ton. Le rythme pâtit parfois un peu de la surabondance d’informations et dans les faits, hormis son axe du bon samaritain quelque peu débile compensant son cerveau par ses muscles qui a quelques idées novatrices, l’ensemble reste très classique. Mais je noterais en plus la fin, assez brillante dans le genre, sorte de parfaite synthèse de finesse d’écriture et d’efficacité comique. Une bien belle surprise donc.

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