Spring Breakers

Spring Breakers
2013
Harmony Korine

Aux Etats-Unis, l’une des grandes traditions étudiantes est le « spring break ». À la fin de chaque année, les étudiants quittent leur train train quotidien pour s’éclater sur des plages paradisiaques et enchaîner les beuveries. Le film fera donc état des déviances qui y ont lieux.

Le film nous propose de vivre cette expérience au travers de quatre jeunes filles ultra sexy : Cotty (Rachel Korine), une nymphette complètement folle, Candy (Vanessa Hudgens) & Brit (Ashley Benson), couple bi psychopathe aimant consommer toutes formes de drogues, et Faith (Selena Gomez), la naïve religieuse du groupe qui pense juste à s’éclater avec ses copines. Leur spring break commença assez mal : pour ce payer le voyage, les trois premières ont dévalisé un restaurant. Et sur place, les choses vont vite dévier entre la cocaïne, l’alcool et les autres substances. Pire encore, une visite surprise de la police va les conduire en prison. Libérées par Alien (James Franco), un narco-trafiquant déjantés qui voudrait faire d’elles ses mascottes, les choses arrivèrent au point de non-retour.

La scène d’intro donne le ton : des dizaines de jeunes bien alcoolisés, frétillant sur la plage, la plupart des filles seins nus, certaines suçant très sensuellement des glaces cylindriques, tandis que d’autres vident des canettes placées au niveau de la ceinture sur la poitrine dévoilée des filles aguicheuses. S’en suit des scènes plus suggestives et déviantes les unes que les autres, faisant défiler les gros bangs, prenant même la forme d’une poupée de bébé, et allant jusqu’à se faire des jets buccaux au pistolet à eau pour voir comment ça fait un facial, ou simuler une fellation avec un dessin version trash. Une situation qui n’évoluera guère, la nudité gratuite, la profusion de drogues et l’indécence se mêleront même à une violence malsaine avec l’arrivée de Alien, tombant dans la folie la plus totale. Impossible de ne pas être choqué voir meurtri par tant de barbarisme, mais c’est peut-être là l’intention du film. Car comment croire à un film simplement vulgaire quand on voit avec quel talent le montage coordonne le tout, aidé par une réalisation singulière, virevoltante et pourtant très lisible. Bien sûr, le sujet est mauvais, son traitement variant de répétitif à lent, mais le talent des acteurs et de l’équipe technique font qu’on arrive à croire à cette folie monstrueuse, sauf peut-être la dernière scène de fusillade, peut probable. Pour une telle histoire, le résultat est remarquable (enfin pas transcendant non plus), mais encore faut-il s’y intéresser et y voir autre chose que quatre pétasses faisant n’importe quoi, sans quoi le dégoût et l’ennui primeront.

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