Mad Max au-delà du Dôme du Tonnerre

Mad Max au-delà du Dôme du Tonnerre
1985
George Ogilvie, George Miller

Au même titre que certaines personnes feignent de ne rien savoir de l’existence de Dragon Ball GT, de suites aux Visiteurs ou d’un troisième volet des Bronzés, il y a aussi le camp de ceux qui préfèrent fermer les yeux sur ce troisième Mad Max. Pourtant, porté par le colossal succès de Mad Max 2 considéré par beaucoup comme l’un des meilleurs films de tous les temps, cette suite fut encore plus lucrative, notamment grâce aux Etats-Unis où il fut l’un des plus gros succès de l’année, bien qu’en France à quelques billets près il fut le moins populaire avec tout juste 2,5 millions d’entrées. L’épisode de la honte ou déception disproportionnée à cause d’un prédécesseur inégalable ?

Changement de cap : on nous explique ici que le cataclysme a eu lieu entre les deux premiers films, et ainsi sa petite vie « tranquille » de flic avec une maison et un semblant de civilisation n’est qu’un lointain passé, et aujourd’hui tout n’est que désert, misère et barbarie. Dépouillé par son ancien ami pilote, Max Rockatansky (Mel Gibson) va se retrouver dans l’obligation de se rendre dans la ville du Dôme du Tonnerre pour espérer remettre la main sur ses biens, mais au lieu de ça il sera embrigadé dans un conflit entre deux personnes souhaitant avoir le contrôle de la ville.

Doté d’un budget quatre fois supérieur au second, déjà dix fois plus élevé que le premier, cette troisième aventure est assurément la plus ambitieuse de la saga, et pourtant c’est de loin le film qui a le moins bien vieilli. Une ville entière a été bâtie au milieu du désert, sans compter la seconde, avec des centaines de figurants pour lui donner vie, et on retrouve encore une énorme scène d’action finale qui tente de placer la barre encore plus haut. De plus, le scénario est de loin celui possédant le plus fort potentiel, et pour cause, il s’agit pour ainsi dire de la seconde moitié de La Machine à explorer le temps de H.G. Welles. Bref, le film avait toutes les cartes en mains pour nous éblouir, mais ça ne sera pas le cas. Pour commencer la direction artistique n’est pas très bonne, confondant difformité et monstruosité, créant régulièrement un malaise. Un choix de style qui a d’ailleurs très mal vieilli, rappelant beaucoup les séries B de l’époque. Côté scénario c’est partiellement raté aussi, déjà de par l’incohérence du pote aviateur qui semble être entourée d’amnésie, et au final on reste perplexe sur certains points inutiles, comme le nain, le capitaine ou l’avion. Et de manière globale, le film ne va jamais au bout des choses. Sur le plan post-apocalyptique, l’ambiance est largement moins réussie qu’auparavant, et niveau action c’est encore une fois un cran en dessous. Point honteux, pour l’époque c’était sacrément ambitieux, le film reste néanmoins le moins bon de la saga, et il fallut attendre dix ans pour parler d’un quatrième, qui au final n’aura jamais vu le jour, le nouvel arrivant étant semble t-il un reboot. Une bonne nouvelle de toute façon, le potentiel était là, et les premiers échos indiquent une réussite totale qu’il me tarde de découvrir.

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